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Le sélectionneur du XV de France Philippe Saint-André a eu bien du mal lundi à trouver des raisons objectives de croire à la victoire face aux All Blacks en quarts de finale de Coupe du monde, si ce n'est à force de "rebellion".
+ PAS AU NIVEAU
Difficile de tirer un autre constat que celui d'impuissance, après la copie sans éclat rendue face aux Irlandais dimanche (24-9) lors du dernier match de poule. C'est cette défaite qui précipite les Bleus dans le piège All Blacks samedi à Cardiff, à leur grand désarroi. "Il y a eu une énorme frustration dans les vestiaires et il y en a toujours ce matin (lundi)", confirme Saint-André. Dimanche, le XV de France a passé la plupart de son temps à défendre, incapable de conserver le ballon, à l'image de ces 18 munitions perdues au sol, en touche... Une partie ratée, au moment même où encadrement et joueurs espéraient confirmation de leurs progrès.
"Notre déception est surtout sur le contenu de la seconde mi-temps", précise Saint-André. "On est déçu de la performance collective dans les zones d'affrontement." Un manque de réactivité déjà pointé face à la Roumanie il y a trois semaines et qui sera évidemment fatal contre la Nouvelle-Zélande. "L'expérience de dimanche était très importante pour mes joueurs. Il va falloir retenir les leçons pour jouer dans une autre dimension samedi", prophétise Saint-André.
+ "ON NE VA PAS PLEURER"
Le sélectionneur a d'abord lundi exhorté ses troupes à évacuer "la détresse" ressentie dimanche pour se projeter sur leur quart de finale. "On n'a plus le temps de penser à la déception. On rentre dans une autre compétition. On va se préparer avec fierté, avec enthousiasme, avec énormément d'appétit", a-t-il assuré, en martelant: "on n'est pas éliminé, on n'est pas mort".
"On tirera les conclusions quand on sera éliminé", a-t-il fermement rappelé. "On n'a pas le temps de pleurer ou de se faire mal à la tête. On a un grand match donc il faut se mobiliser pour cet événement-là."
Il faudra donc que ses joueurs "lâchent les chevaux" durant ce "grand combat" pour n'en sortir avec "aucune frustration, aucun regret". "Si on n'est pas rebelle cette semaine-là, on ne le sera jamais. Il faut se préparer comme un commando", tempête-t-il encore en jurant que les Bleus étaient "encore maîtres de (leur) destin". "Il faut croire en nous. On a 80 minutes pour renverser des montagnes."
Mais derrière cette rhétorique guerrière de circonstance, de quelles armes disposent les Français ?
+ UNE RAISON D'Y CROIRE ?
Lorsqu'un journaliste lui a demandé de citer une seule raison objective de penser que la France peut battre les All Blacks, Saint-André a surtout répondu à côté ou vaguement. Guère encourageant.
"La réalité d'un match est complètement différente", a-t-il seulement déclaré. "A un moment donné, il va falloir être plus actif que réactif, donc prendre le jeu à notre compte. On a été trop attentistes contre les Irlandais", a-t-il poursuivi. "On n'est pas arrivé à mettre le rythme qu'il fallait offensivement. C'est là-dessus qu'on va se préparer pour jouer la Nouvelle-Zélande samedi".
Courageux dans l'engagement défensif, les Français semblent bien désarmés tactiquement et techniquement face aux tenants du titre, qui règnent sur la planète ovale depuis plusieurs années. Mais pas question pour Saint-André de bouleverser le cadre de jeu mis en place, surtout appuyé sur la puissance des joueurs. "Il y a un cadre, mais les joueurs ont toute la liberté dans ce cadre de prendre des initiatives, de se faire des passes, de contre-attaquer", a-t-il rétorqué. "Il faut que les joueurs se rendent compte psychologiquement qu'ils passent dans une autre dimension. Il n'ont pas l'interdiction de jouer, bien au contraire."
Quant à miser sur une mauvaise passe des All Blacks... "Je pense qu'ils vont arriver avec énormément de confiance", a assuré PSA. "Nous, on va se préparer pour leur enlever cette confiance qu'ils ont accumulée depuis quatre ans et durant tous ces matches de poule." Pour les détails de ce braquage, on repassera donc.