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Le XV de France, surtout porté par la réussite de ses buteurs, a lancé très correctement sa campagne mondiale en éteignant une Italie bien faiblarde (32-10), au terme d'un match haché par une indiscipline chronique des deux côtés, samedi à Twickenham.
L'essentiel est là. En évitant l'écueil d'un match-piège, les Bleus ont quasiment assuré une place en quarts de finale de la Coupe du monde, à condition évidemment de venir à bout ensuite de la Roumanie (23 septembre) et du Canada (1er octobre). Nul besoin de préciser que tout résultat contraire serait un immense accident industriel.
Les hommes de Philippe Saint-André joueront enfin la première place de la poule D le 11 octobre à Cardiff contre l'Irlande, selon un scénario qui semble réglé comme du papier à musique.
Entre-temps, il reste une multitude de détails à peaufiner et la prestation livrée samedi soir dans l'antre du rugby anglais ne marquera vraiment pas les mémoires des amateurs.
Mais au moins a-t-elle le mérite de donner de l'élan, qu'il s'agit encore d'entretenir, et de permettre aux partenaires de Thierry Dusautoir de franchir le cap psychologique de débuts forcément angoissants, alors que 16 des 23 joueurs inscrits sur la feuille de match découvraient la compétition.
- La France en clé de sol -
Dans l'ensemble, ce XV de France s'est montré très solide sur ses bases habituelles, à savoir la défense, la conquête statique et le jeu au sol, où il a fait régner une écrasante supériorité.
Bien sûr l'on pourra disserter sur l'énorme volume de déchets technique, quelques fautes stupides et une gestion des temps forts parfois défaillante qui ont empêché de prendre plus rapidement la main sur la partie. Mais franchement, au vu du bilan tristoune de ces quatre dernières années, cela serait faire la fine bouche.
A l'inverse, pour l'Italie, l'horizon est bien bouché. Accrocheuse mais minée par une pelletée de fautes à tous les coins du terrain (19 contre 16 à la France...), la Squadra Azzurra n'a jamais semblé vraiment en mesure de renverser la France en lui instillant un doute venimeux, comme elle avait pu le faire en 2011 et 2013 à Rome.
En net déficit de puissance sur les points de rencontre où Louis Picamoles et Mathieu Bastareaud ont fait régner la terreur, les hommes de Jacques Brunel ont subi la plupart du match, ne se contentant que d'un baroud d'honneur par un essai de Giovanbattista Venditti (52).
Du coup, la qualification pour les quarts s'annonce plus qu'ardue et il faudra sans doute vaincre les Irlandais le 4 octobre au stade Olympique de Londres pour y parvenir.
En attendant, ils pourront ressasser une entame de partie ratée, ponctuée des coups de sifflet de l'arbitre sud-africain Craig Joubert, une veille connaissance du clan français.
- Michalak assure -
Rapidement menés 6 à 0, après deux pénalités de Frédéric Michalak (auteur de 19 points au total), les Italiens n'exploitaient pas un passage à vide français au coeur de la première période. Les Bleus ont en effet semblé accuser le coup après s'être vu refuser un essai de Noa Nakaitaci (10e), sur un arbitrage vidéo très tardif.
Les Français renouaient le fil dans les dernières minutes de la première période, par un missile longue distance de Scott Spedding puis un autre coup de pied de Michalak.
A 15-3 à la pause, les Bleus étaient assis sur un matelas confortable, qu'ils épaississaient encore par une entame de seconde période canon. En cinq minutes, par une pénalité puis un essai, ils scellaient le sort du match.
Au passage, les entraîneurs français auront admiré avec délectation la belle liaison entre avants et trois-quarts sur l'action décisive. Le talonneur Guilhem Guirado relayait admirablement la percée de l'ailier Noa Nakaitaci et le pilier droit Rabah Slimani récupérait un petit coup de pied rasant astucieux de Frédéric Michalak pour s'affaler dans l'en-but.
Les Bleus ont ensuite géré comme tant bien que mal un match monté en tension et marqué par l'inquiétante sortie sur blessure de l'ailier Yoann Huget.
En ajoutant un essai en force par Nicolas Mas puis en enflammant la fin de partie, ils se sont ouvert une lucarne plutôt encourageante sur l'avenir.