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C'est une vieille connaissance que le XV de France retrouvera dimanche en Coupe du monde à Cardiff: Joe Schmidt, qui après avoir fait le bonheur de Clermont, a redressé l'Irlande, à force d'exigence.
Printemps 2013: Schmidt est appelé au chevet d'un XV du Trèfle mal en point après le Tournoi des six nations, achevé avec une seule victoire pour trois défaites, notamment en Ecosse et en Italie. Printemps 2015: l'Irlande remporte pour la deuxième année de suite le Tournoi, un doublé seulement accompli dans son histoire en 1948-1949.
Mais avant de redonner des couleurs au XV du Trèfle, ce Néo-Zélandais, âgé de 50 ans avait porté au sommet de l'Europe le Leinster, double champion d'Europe en 2011 et 2012, et aidé Clermont, comme entraîneur des arrières de 2007 à 2010, à conquérir le premier titre de champion de France de son histoire (2010).
C'est donc une sorte de Midas du rugby qui recroisera la route des Bleus dimanche. Un Midas qui n'a jamais perdu contre les Français de Philippe Saint-André et n'aurait, d'après les Clermontois du XV de France, qu'un seul mot à la bouche: "exigence".
- 'C'était tendu' -
"C'est un entraîneur très exigeant qui aime la précision, la vitesse et la fluidité dans le jeu. Il y a bien sûr sa patte dans le jeu irlandais", souligne ainsi le centre Wesley Fofana.
"(Avec lui), il faut toujours être concentré, toujours à 150%. Il demande énormément et, pour le satisfaire, il fallait donner beaucoup de soi-même, il fallait que je fasse des choses parfaites tout le temps", ajoute Fofana, alors jeune joueur de l'ASM.
Morgan Parra était lui déjà un cadre de Clermont lorsque Schmidt y sévissait. Et cela lui a pris du temps avant de se faire à la méthode: "C'est un entraîneur que j'ai appris à connaître, à apprécier, même si j'avais beaucoup de mal au début. C'était tendu car c'est quelqu'un qui fait attention au moindre détail, est très professionnel, très dur mais très attachant aussi en dehors. Il a un gros relationnel avec les joueurs."
Avec Schmidt, sélectionneur très affable avec la presse qui n'hésite pas à longuement expliquer ses choix, tout doit donc être réglé comme du papier à musique et la moindre faiblesse adverse est disséquée afin d'en tirer profit sur le terrain.
- Pragmatisme -
"C'est quelqu'un de très appliqué sur les lancements. Il va regarder le moindre détail à exploiter et, s'il trouve quelque chose, il y aura une combinaison de faite ou un lancement codifié sur deux-trois temps de jeu pour nous mettre en difficulté", explique Parra.
Le demi de mêlée développe: "Par exemple, si on n'est pas bien autour des rucks, pas en place, c'est sûr qu'il y aura (côté irlandais) quelque chose de programmé pour nous prendre autour des rucks. Et si on n'a pas de couverture sur le deuxième rideau, il y aura aussi quelque chose."
Schmidt n'a qu'un seul but d'après Parra: "tout gagner". Et pour cela, il utilise les meilleurs armes en fonction de l'adversaire. Son Irlande est ainsi capable de proposer un jeu de ligne abouti mais aussi de se contenter d'un plan plus restrictif reposant sur le pied de Jonathan Sexton, comme dimanche face à l'Italie (16-9).
"Dans le rugby moderne, il y a beaucoup de gars costauds sur un terrain qui n'est pas si gros que ça. C'est pour ça qu'il faut, en attaque, être capable de se faire des passes, de porter le ballon mais aussi d'utiliser le pied. Il faut être intelligent pour user en alternance de ces trois formes du jeu", analysait-il ainsi récemment. Des principes que les Bleus connaissent trop bien pour ne pas s'en méfier.