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Appelé à la rescousse dimanche pour pallier le forfait de Yoann Huget, l'ailier de Castres Rémy Grosso a débarqué humblement au sein d'un XV de France qu'il découvre mais où il a une réelle carte à jouer pendant la Coupe du monde.
Le changement doit être brutal. Samedi soir, Grosso était chez lui à Castres, où il vu le malheureux Huget gravement se blesser au genou droit lors de France-Italie (32-10). Dimanche matin, le téléphone sonnait. Au bout du fil, le manager des Bleus Philippe Saint-André, lui demandant de faire ses bagages pour la banlieue sud de Londres.
"C'est sûr qu'il a fallu basculer rapidement du Top 14 à l'équipe de France, qui plus est sur une Coupe du monde. C'est un grand changement. Quand je vois le nombre de journalistes présents aujourd'hui... Cela bouscule un peu les habitudes", a reconnu l'ailier de 26 ans.
"J'intègre un groupe avec des joueurs prestigieux... Cela fait bizarre de partager le bus et les entraînements avec eux. Mais il va falloir s'acclimater et ne pas rester trop spectateur de l?événement", a ajouté Grosso, "triste" pour Huget.
L'ailier a aussi été surpris puisqu'il ne s'attendait pas à être convoqué, lui qui, bien que figurant sur la liste des réservistes pour la Coupe du monde, n'avait jamais été appelé en Bleu.
"Je me suis dit : +je n'ai pas fait la préparation, il y a des joueurs polyvalents dans cette équipe, donc ils vont reprendre un ancien trois-quarts des 36. Après c'est sûr qu'au bout d'un moment, quand on voit les réseaux et qu'on reçoit un paquet de textos, on commence à y penser."
- 'Gros physique' -
L'encadrement a fait plus que penser à lui donc, privilégiant son profil de puncheur et de finisseur à la polyvalence d'un Maxime Médard, par exemple.
"Rémy, sa première qualité, c'est son gros physique. C'est un joueur fort dans les un contre un, qui se propose partout, dangereux sur les lancements placés mais aussi dans le jeu en mouvement, qui a une capacité à jouer debout", a abondé auprès de l'AFP Christophe Urios, son manager à Castres où il est arrivé en 2013 de Lyon, où il est né et a été formé.
Urios n'était cependant pas encore au CO quand, en fin de saison dernière, les qualités de Grosso, ailier puissant doté d'un très solide gabarit (1,89 m, 103 kg), ont sauté aux yeux du grand public et donc du staff des Bleus. Et ont aussi séduit l'encadrement de l'équipe de France de rugby à VII, qu'il a aidée en juin à se qualifier pour les jeux Olympiques de Rio en 2016.
Mais avant de peut-être voir le Brésil, Grosso a découvert Croydon. Avec comme premier objectif, aidé par les anciens ou actuels Castrais Rory Rockott, Brice Dulin et Rémi Tales -- "+Talo+ m'a très vite pris sous son aile" -- de s'intégrer.
- 'Tout le temps la banane' -
Hors du terrain, cela ne devrait pas poser de problèmes, d'après Urios, à ce "garçon délicieux qui a tout le temps la banane".
"J'espère juste qu'il sera lui-même. Ce n'est pas évident d'arriver à une Coupe du monde avec zéro sélection, avec des gars qui sont ensemble depuis plus de deux mois, il ne faudra pas qu'il fasse le petit jeune timide", a néanmoins prévenu le manager du CO.
Et surtout côté rugby, évidemment. "Déjà, il faut que je m'entraîne. Le plan de jeu et les systèmes sont différents. Je n'ai pas les automatismes", a noté Grosso.
Il compte cependant bien "essayer de saisir (sa) chance", ce qui devrait arriver le 1er octobre contre le Canada pour le troisième match -- il n'a logiquement pas été retenu mercredi face à la Roumanie.
"On va déjà lui donner le temps de rentrer dans le groupe, d'assimiler l'organisation collective. Après on sait qu'il est en forme, on connaît ses qualités de finisseur et de puncheur (...) Il a beaucoup de chances de jouer contre le Canada", a ainsi indiqué "PSA", qui ne peut compter que sur deux autres ailiers habitués au poste (Nakaitaci et Guitoune). Pour Grosso, l'histoire pourrait donc être encore plus belle.