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Beaucoup de joueurs ont manqué l'occasion de bousculer la hiérarchie lors de la terne victoire contre la Roumanie (38-11), pour le deuxième match de Coupe du monde, mais finalement le XV de France préserve sa dynamique de succès.
+ EN SURFACE, TOUT VA BIEN
Sur le plan comptable et pour les optimistes béats, la Coupe du monde du XV de France est parfaitement lancée. Deux victoires en quatre jours, neufs points au compteur, des quarts de finalement quasiment assurés et plus de deux semaines pour aborder le rendez-vous décisif de la poule D face à l'Irlande, le 11 octobre à Cardiff. Ouf !
"Globalement, je suis satisfait de ce bloc de deux matches en quatre jours", abonde le sélectionneur Philippe Saint-André. "On a fait jouer tout le monde, c'est très bien pour la dynamique de groupe."
A sa décharge, l'enchaînement de ces deux rencontres n'a pas été propice à la finesse des réglages et une partie de l'impressionnant volume de déchet technique observé contre la Roumanie mercredi soir en est la conséquence.
"L'équipe contre l'Italie (alignée samedi, ndlr) avait plus d'automatismes car c'était l'ossature des matches de préparation contre l'Angleterre et l'Ecosse", remarque ainsi PSA. "Et quand tu fais 13 changements avec une petite semaine (pour préparer la Roumanie), forcément les automatismes ne sont pas là."
Cependant, le sélectionneur n'est pas dupe. Malgré ses consignes claires, beaucoup de ses troupes ont oublié les fondamentaux de ce sport, à savoir le combat, quasiment une heure durant, avant d'enfin lâcher les chevaux. Les 30 premières minutes complètement ratées ont d'ailleurs déclenché une rare colère souveraine chez lui à la mi-temps.
"Je n'allais pas leur taper une bise et leur dire qu'ils avaient fait une première mi-temps exceptionnelle, alors que pendant une demi-heure on a dormi complètement", appuie PSA. "Pas de combat, pas d'efficacité, on a peiné à conserver le ballon plus de deux temps de jeu. Dès fois, une bonne gueulante fait du bien."
+ LE ROUX, UN RAYON DE SOLEIL DANS LE MARASME
En alignant ses remplaçants, avec la vague promesse que la hiérarchie pourrait en être bousculée, Saint-André comptait sur l'émulation de la concurrence pour obtenir une copie propre. De ce point de vue, c'est plutôt un échec et certains ont clairement perdu des points, notamment dans le pack. Même s'il refuse de les citer nommément, le talonneur Dimitri Szarzewski, le pilier droit Uini Atonio et les troisième ligne Fulgence Ouedraogo et Yannick Nyanga n'ont vraiment pas brillé.
Ainsi, le demi de mêlée Morgan Parra a dû "faire plus de rucks (pour assurer la conservation du ballon) que certains dans le paquet d'avants"."Ce n'est pas acceptable", s'est insurgé Saint-André.
A l'inverse, le sélectionneur a salué la bonne prestation de Bernard Le Roux, habituellement flanker mais titularisé pour la deuxième fois en deuxième ligne. Lui a su saisir sa chance. "Ce n'est pas une surprise pour moi. Lui c'est un joueur de haut niveau. Il plaque, avance, se relève, gagne ses duels. A la 80e minute il perce encore sur 40 mètres. Tu sais qu'il rentre sur le terrain il ne va pas avoir 2/20 mais 14-15 et peut avoir 18", a longuement vanté Saint-André, rendant aussi hommage aux cadres qui ont su apporter leur expérience en cours de match, à l'image de Nicolas Mas.
+ DU TRAVAIL POUR LE CANADA
Du coup, la semaine qui sépare jeudi l'équipe de France du match contre le Canada à Milton Keynes (1er octobre) sera bien employée. "Au programme, c'est 48 heures de récupération car il y a eu beaucoup de tension liée aux matches", a d'abord expliqué Saint-André. Mais dès samedi matin, on va avoir cinq demi-journées où l'on va retravailler physiquement et techniquement, le ruck, la présentation du ballon, la patience, pour préparer le mieux possible le match du Canada".
S'il a refusé de donner des indications quant à la composition de son équipe face aux Canadiens, il y a fort à parier que PSA redonne au moins 50 minutes de temps de jeu à son ossature, comme la charnière Tillous-Borde - Michalak, la première ligne Ben Arous-Guirado-Slimani ou la paire de centres Fofana-Bastareaud. Il s'agit en effet de garder du rythme avant le duel face à l'Irlande décisif pour décrocher la première place de la poule D et éviter probablement les All Blacks en quart de finale.