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Médiocre et désordonné lors de sa victoire contre la Roumanie, le XV de France au grand complet doit livrer une répétition générale aboutie face au Canada jeudi (21h00 françaises) à Milton Keynes, avant que sa Coupe du monde amorce un virage décisif contre l'Irlande.
Ce match serait "pratiquement un huitième de finale", il n'y a "plus de petites équipes" et ces "Canucks" seraient plus subtils que supposé: si le XV de France n'est pas "crafty and clever" (malin et intelligent), comme le sélectionneur Philippe Saint-André l'a résumé en VO mardi, il pourrait s'avancer vers de sérieuses déconvenues.
Alors certes, le mouvement de l'éternel balancier guidant les performances des Bleus peut laisser espérer une sérieuse reprise en mains jeudi soir contre le Canada, après la triste copie rendue il y a une semaine face à la Roumanie, malgré un score flatteur (38-11).
Un tel coup de vis est attendu, et pas seulement pour l'esthétique ou faire taire les critiques, "ce sport national français" dixit Saint-André. Car derrière la porte trépignent les Irlandais, le 11 octobre, dans la cocotte du Millennium stadium de Cardiff, pour l'ultime choc de la poule D. L'affiche attribuera sans doute à son vainqueur la première place du groupe, et permettra d'éviter les All Blacks en quarts de finale, pour probablement rejoindre l'Argentine.
- Rucks et discipline -
Si en surface le bilan comptable est satisfaisant -9 points et deux victoires en deux matchs-, le contenu des Tricolores tourne encore à l'ordinaire à ce Mondial.
C'est pourquoi, même face à la 18e nation mondiale, corrigée 50 à 7 par l'Irlande pour son entrée en matière et éprouvée par une défaite frustrante contre l'Italie (23-18) samedi, Saint-André a battu le rappel de ses cadres. Ceux à qui on doit les deux victoires en match de préparation face à l'Angleterre (25-20) et l'Ecosse (19-16), puis des premiers pas en Coupe du monde plutôt maîtrisés contre l'Italie (32-10) à Twickenham.
La charnière toulonnaise Sébastien Tillous-Borde - Frédéric Michalak, la paire de centres Wesley Fofana - Mathieu Bastareaud, l'arrière Scott Spedding, la deuxième ligne Pascal Papé - Yoann Maestri, la première ligne Eddy Ben Arous - Guilhem Guirado - Rabah Slimani, le troisième ligne Damien Chouly, le capitaine Thierry Dusautoir bien sûr... autant d'absents au coup d'envoi face à la Roumanie conviés à remettre un peu d'ordre dans la maison bleue, à commencer par le jeu au sol, point noir du match balbutié face aux Chênes.
"On sait que l'on doit progresser sur les rucks, les attitudes au contact", appuie ainsi Saint-André. "Et on doit s'améliorer au niveau de la discipline car même contre la Roumanie, on a pris 13 pénalités".
- Grosso et Dulin attendus -
En théorie, face à des Canadiens qui ont perdu 18 de leurs 27 rencontres de Coupe du monde dont 3 contre la France, l'équipe-type des Bleus devrait ajouter à la victoire un point de bonus offensif, en imposant tempo et jeu. En pratique et auparavant, il faudra trouver la clé à "l'organisation collective un peu atypique" des Canadiens, qui "tiennent très bien le ballon".
"A des moments il va falloir défendre sur des séquences de deux minutes, sans se destructurer, sans paniquer, sans louper de plaquages et en restant disciplinés", prévient Saint-André en vantant la qualité des arrières canadiens.
On surveillera aussi les débuts internationaux de l'ailier Rémy Grosso, fraîchement débarqué en Angleterre pour pallier la blessure de Yoann Huget, et la prestation de Brice Dulin, habituellement arrière mais testé à l'aile droite. Ces deux "électrons libres" seront en charge de dynamiter une attaque française encore sur courant alternatif.
Un succès bleu jeudi, même s'il est prévisible, ne serait pas anodin: ce serait le cinquième de suite, une série inédite pour la génération Saint-André.