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Occasion à saisir ! Alexandre Dumoulin, propulsé titulaire au centre de l'attaque française face à l'Italie samedi pour l'entrée en Coupe du monde, a une rare chance de prouver qu'il est plus qu'un choix par défaut et récompenser ainsi la confiance inaltérable des entraîneurs.
Rassurez-vous, Dumoulin va "très bien". C'est son ami Fabrice Estebanez, lui même ancien centre des Bleus lors de la dernière Coupe du monde qui l'assure. Il l'a eu au téléphone, quelques minutes après l'annonce jeudi de la titularisation du Racingman (26 ans, 4 sél) à la place de Wesley Fofana, blessé.
"Je lui ai dit qu'il fallait qu'il ne garde rien, qu'il lâche tout pour ne pas avoir de regrets", poursuit auprès de l'AFP Estebanez (33 ans, 8 sél) qui, comme Dumoulin, avait débuté le Mondial-2011, contre le Japon à l'époque, avec une très faible expérience du niveau international (5 sélections).
"Vous allez voir, il va faire une grande Coupe du monde et il va montrer de très belles choses. Il va être une personne importante du XV de France", promet encore le Grenoblois qui ne tarit pas d'éloges sur son comparse, "car c'est toujours agréable de pouvoir dire du bien des gens qu'on aime".
Il n'est d'ailleurs pas le seul. Depuis presqu'un an, l'encadrement des Bleus lui fait les yeux doux, après avoir observé de près son ascension au Racing-Métro. Le manager Philippe Saint-André comme l'entraîneur des arrières Patrice Lagisquet apprécient sa dimension physique (1,89 m, 97 kg) couplée à sa finesse technique, grâce à sa formation d'ouvreur.
"Il a du talent, il est costaud, il a des mains et des pieds", résume Estebanez. "Surtout, il sait trier les ballons, jouer des +off-loads+ (passes au contact) dans la défense et prendre le relais de l'ouvreur si besoin", renchérit-il.
Un profil précieux au très haut niveau alors que les espaces sont réduits à la portion congrue dans des défenses resserrées et décryptées à l'extrême.
- Une ascension fulgurante -
Dumoulin a aussi su s'accrocher pour percer, alors qu'une concurrence accrue le cantonnait à l'arrière-plan au Racing-Métro. Proche d'être prêté avant l'été 2014, il a préféré persévérer, encouragé par Estebanez, au point de reléguer l'international gallois Jamie Roberts sur le banc la saison dernière.
Cela lui a valu dans la foulée une première convocation au sein d'un XV de France en plein remaniement lors des tests de novembre 2014. Une première classieuse contre les Fidji (40-15) lui a mis le pied à l'étrier avant qu'une série de blessures tenaces n'entravent sa progression durant l'hiver et ne le privent du Tournoi des six nations.
Entre-temps, Dumoulin s'est aussi délesté d'un poids important en révélant via son agent qu'il était le fils biologique de Marc Cécillon, ancien capitaine du XV de France condamné en 2004 pour le meurtre de son épouse. S'il n'a jamais rencontré son géniteur, puisqu'il a été élevé par sa mère et un beau-père lui aussi rugbyman, sans doute lui doit-il certaines de ses prédispositions sportives.
Garçon plutôt discret, poli et avenant, le centre a fait peu à peu son trou dans le groupe France durant la préparation, gagnant une titularisation mitigée lors du match amical face à l'Angleterre à Twickenham (19-14). A lui désormais de s'affirmer en Bleu, pour le plus grand défi de sa carrière.