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En venant difficilement à bout des Fidji (23-13) jeudi dans "son" Millennium de Cardiff, le pays de Galles a repris les rênes de la poule A avant le choc que tout le monde du rugby attend samedi entre l'Angleterre et l'Australie.
Dans un jour quelconque, les Gallois ont assuré l'essentiel, les quatre points. Service minimum; au diable le bonus offensif espéré qui les aurait davantage rassurés avant le dernier match face à l'Australie le 10 octobre.
Les Wallabies ne l'ont pas pris non plus face à ces joueurs du Pacifique qui ont posé tant de problèmes aux hommes de Warren Gatland, et mis en lumière de nombreuses carences.
Si le XV du Poireau, en position de force depuis son triomphe à Twickenham face aux Anglais (28-25), ressentait une certaine pression avant de défier les Fidjiens, une de leurs vieilles connaissances en Coupe du monde, comment qualifier à présent celle qui va entourer le choc entre Anglais et Wallabies samedi à Londres ?
Jamais en sept éditions, l'hôte de l'épreuve n'a disparu avant les quarts de finale. Une victoire des hommes de Michael Cheika samedi serait même synonyme de quasi élimination des joueurs à la Rose, et un énorme coup de Trafalgar pour l'organisation.
En revanche, si les hommes de Stuart Lancaster se ressaisissent samedi et confirment par un succès bonifié prévisible face aux faire-valoir uruguayens, la pression redeviendra suffocante dans les rangs des Dragons qui joueront leur qualification, malgré leurs trois victoires déjà au compteur et leurs 13 points, sur un match sec contre les Australiens le couteau entre les dents.
-Au bord de la rupture-
Cette perspective n'était pas le souci majeur du capitaine Sam Warburton et des siens jeudi dans leur antre fétiche.
Quatre jours après leur retentissant succès londonien, après avoir pansé plaies et bosses, dit adieu lundi à deux nouveaux camarades de jeu, Scott Williams et Hallam Amos, tombés au champ d'honneur, ils ont répondu, petitement, à l'attente de leur peuple toujours aussi bruyant et de plus en plus ambitieux.
Rapidement en tête, grâce à un essai de filou signé Gareth Davies (7), ils ont ensuite peiné, en raison de gros problèmes en mêlée fermée, d'un manque flagrant de carburant autour de l'heure de jeu et surtout de la qualité des Fidjiens pourtant privés de l?ailier Nemani Nadolo et de leur demi de mêlée Nikola Matawalu, mais imprévisibles dans tous les sens du terme, à faire frissonner de peur la marée rouge à plusieurs reprises.
On a cru qu'en doublant le capital essais gallois (17-3, 32), le talonneur Scott Baldwin allait libérer les siens. Peine perdue, pendant vingt bonnes minutes, on ne vit que les îliens en action, avec leurs courses chaloupées débouchant logiquement sur un essai de Veriniko Goneva (17-13, 49) et un appel d'air prévisible chez les Dragons, au bord de la rupture.
La tension monta d'un cran mais les hommes de Warren Gatland trouvèrent des ressources pour remettre la main sur le ballon et glaner deux pénalités converties par Dan Biggar (55, 69). L'héritage de Twickenham n'a pas été dilapidé. Maintenant, place à Angleterre - Australie!