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Homme incontournable de la surprenante victoire japonaise contre l'Afrique du Sud samedi à Brighton (34-32), l'arrière Ayumu Goromaru a tout d'un super héros de manga: rapide, adroit, beau, des cheveux ébouriffés... et des nerfs d'acier.
"Goro" n'a pas le même physique que ces coéquipiers: il affiche 100 kilos pour 1,85 m, un monstre comparé à ses camarades des Brave Blossoms.
Une carrure, un sourire en coin, des cheveux noirs de jais savamment ébouriffés, une petite moustache et un petit bouc: le beau gosse de Fukuoka, âgé de 29 ans, a des airs de Koji Kabuto, l'un des célèbres héros de la franchise Goldorak.
Héroïque. Contre l'Afrique du Sud, Goromaru a été exceptionnel, deux percées grandioses, un essai, pour un total de 24 points.
"C'est la pièce-maîtresse de note équipe", assure sans ambages le pilier droit Hiroshi Yamashita.
En effet, le crucial trois-quarts du Jubilo Yamaha n'a pas flanché après son premier raté contre l'Afrique du Sud. Alors que les Springboks commençaient à prendre le large en deuxième période, l'arrière a enchaîné cinq coups de pied pour permettre aux Brave Blossoms de s'accrocher.
"C'est un gars en qui on peut avoir confiance", explique l'ailier Kenki Fukuoka. "Il marque les nombreuses pénalités, toutes mêmes. Et ça, ça nous donne beaucoup de courage."
"Il ne laisse rien au hasard", assure le deuxième ligne du Japon Justin Ives. "Il travaille très dur sur son jeu au pied, qui est vraiment une part importante de son jeu." Tout comme son "sang-froid".
- Talent précoce -
Reconnu pour sa belle vision du jeu, celui qui est maintenant une pièce maîtresse du XV du sélectionneur Eddie Jones n'a pourtant pas toujours été le favori des précédents sélectionneurs.
Talent trop précoce, sélectionné pour la première fois à 19 ans et annoncé par la presse japonaise comme la future tête d'affiche du rugby de l'archipel, Goromaru ne participe pourtant dix ans plus tard qu'à sa première Coupe du monde.
Intermittent à ses débuts, sous l'ère du Français Jean-Pierre Elissalde (2005-2006), il a été à nouveau convoqué par le Néo-Zélandais John Kirwan, mais ce dernier ne l'avait pas conservé pour le Mondial-2011.
A son arrivée en 2012, Eddie Jones l'a rappelé alors que cela faisait 18 mois qu'il avait disparu de l'équipe du Japon. Un retour par la petite porte qui n'a pas empêché Goromaru de s'imposer dans le vestiaire.
"C'est un super coéquipier. Il est très relax, très calme. Mais quand il a quelque chose à dire, il prend la parole. Dans nos réunions ou pendant les matches, quand il remarque quelque chose depuis son poste d'arrière", note ainsi Ives. "C'est un leader."
Contre l'Ecosse, dès mercredi à Gloucester pour le deuxième match du Japon dans ce Mondial-2015, "Goro" (54 sél.) aura encore la lourde de tâche de buter et de sortir ses supers pouvoirs. Et de propulser le Japon vers les quarts de finale.
Parce que le joueur du Jubilo est lancé sur son objectif. Et rien ne pourra le dévier. "Des fois, il rigole", sourit Ives. "Mais la plupart du temps, il est très sérieux."