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Tension maximale samedi (21H00 françaises) à Twickenham pour l'affrontement fratricide entre deux des "Home nations", l'Angleterre et le pays de Galles, un choc déjà crucial en vue de la qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde.
Cela fait près de trois ans, depuis le tirage au sort de l'édition 2015, que cette date avait été méticuleusement cochée. Trois ans à s'épier, passer en revue les forces et faiblesses des uns et des autres et à penser, lors de chaque confrontation dans le Tournoi, à ce 26 septembre très précisément.
Voici donc l'heure tant attendue où les Abel et Caïn de la couronne britannique vont devoir passer à l'acte, l'un menaçant sérieusement d'évincer l'autre des quarts de finale en cas de victoire. Versés dans le groupe de la "mort" avec l'Australie, Anglais et Gallois savent que tout faux pas sera quasiment rédhibitoire.
De quoi épicer sérieusement le 127e épisode de cette saga entamée en 1881 sur un terrain de Blackheath, à l'est de Londres, et transportée 25 kilomètres plus loin dans le temple du rugby anglais et ses quelque 82.000 spectateurs samedi soir.
- Des mandats en jeu -
"C'est l'un des plus grands Angleterre-Galles de l'histoire", a résumé le capitaine du XV du Poireau Sam Warburton. "Ce sera probablement l'un des matches les plus regardés aussi, en comptant ceux des Lions britanniques et irlandais", a-t-il encore insisté. "Et sauf si l'on se rencontre de nouveau en finale - on ne sait jamais - ce sera le plus grand match face à l'Angleterre que j'aie jamais disputé."
Côté anglais, le sélectionneur Stuart Lancaster joue tout bonnement son mandat sur ce match, puis celui face aux Wallabies le samedi suivant.
"Je savais que ce serait le cas. Tout se décidera sur les deux prochains matches. J'en connais les conséquences et les enjeux car c'est la Coupe du monde", a simplement répondu Lancaster, en poste depuis début 2012.
Pour l'hôte anglais, une sortie de route compromettrait l'avenir immédiat et la perspective d'une élimination dès la phase de poule, inédite pour le XV de la Rose, serait une terrible humiliation, alors que l'objectif est d'ajouter un deuxième titre après celui conquis en 2003.
Ce match sera donc suivi au plus haut niveau, y compris du côté de la famille royale puisque même le Prince Henry de Galles, ambassadeur de la Coupe du monde, et son frère le Prince William, duc de Cambridge, seront présents. "Malheureusement, je vais regarder le match avec mon frère donc j'ai besoin plus que jamais d'une victoire du pays de Galles", a ainsi lancé Harry à l'adresse des hommes de Warren Gatland.
- Un match de gros bras -
Sur le terrain, on s'attend à un match laissant la part belle aux gros bras. Il y aura des étincelles au centre entre la paire anglaise Sam Burgess - Brad Barritt et celle galloise Jamie Roberts - Scott Williams.
La titularisation de Burgess, star du XIII auteur d'une reconversion expresse à XV, donne ainsi le ton général d'une rencontre qui s'annonce musclée et très défensive. Dans la même veine, Lancaster a assis sur le banc son ouvreur George Ford au profit d'Owen Farrell, un N.10 plus gestionnaire que créatif.
"On n'a pas gagné à Cardiff en février (21-16, lors du Tournoi) seulement avec de belles envolées, on s'en est d'abord sorti en dominant sur la ligne d'avantage", a ainsi justifié Lancaster.
Pour le pays de Galles, ce match sera un révélateur des dégâts causés par les défections sur blessure du serial-buteur Leigh Halfpenny et du demi de mêlée Rhys Webb. A la charnière Gareth Davies - Dan Biggar d'orchestrer le jeu gallois et d'insuffler l'élan qui avait permis au XV du Poireau de s'imposer à Twickenham en 2008 et 2012.
Les deux nations ont aussi pâti d'une conquête hoquetante ces dernières semaines. On a ainsi vu la mêlée anglaise mise au supplice par le pack fidjien lors du match d'ouverture. La tenue des deux "huit de devant", arbitrés par le Français Jérôme Garces, sera ainsi primordiale. Mais de manière générale, ce sera l'ensemble des deux équipes qui passera sa moelle et son destin au revélateur cette nuit-là.