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Le Top 14, accusé d'empêcher l'éclosion des joueurs français et de proposer un jeu restrictif, n'est "pas responsable" des mauvais résultats du XV de France, écrasé par les All Blacks (62-13) samedi à la Coupe du monde, a déclaré lundi Mourad Boudjellal, président du RC Toulon.
"Ce n'est pas le Top 14 qui est responsable mais la perversité de certaines mesures", a dit à l'AFP M. Boudjellal, dont le club a cumulé trois succès en Coupe d'Europe (2013, 2014, 2015) et un titre de champion de France (2014) ces dernières années, avec dans ses rangs de nombreux joueurs étrangers.
"A l'origine, les clubs faisaient appel à une main d??uvre étrangère d'appoint, ensuite ils ont choisi des joueurs d'élite puisqu'ils étaient limités, ils ont pris la place des Français, dont la valeur marchande a augmenté. On a obtenu l'effet inverse de celui recherché", souligne-t-il.
Plus largement, le président de Toulon estime qu'il "faut mettre à plat un système économique". "Les lois sont faites sur mesure, au cas par cas, pour favoriser l'un ou emmerder l'autre. Plusieurs amendements pourraient porter mon nom", juge-t-il, citant le cas du financement de la formation.
"Un grand club formateur comme Bourgoin a formé la moitié des joueurs de l'équipe de France puis a été victime du système. Qui à la Fédération a levé le petit doigt pour l'aider ?", s'est-il interrogé.
- Altrad: 'un problème équipe de France' -
M. Boudjellal pointe aussi la faillite des entraîneurs, en posant la question : "Le Japon et la Géorgie jouaient mieux que la France à la Coupe du monde, ils ont de meilleurs joueurs ?"
Très critique à l'égard de Philippe Saint-André, qui fut son entraîneur à Toulon avant de prendre en main l'équipe de France, M. Boudjellal a manié l'ironie : "PSA... On ne tape pas sur les gens courageux. Il est courageux car il répond à tout le monde".
De son côté, Mohed Altrad, président de Montpellier, estime qu'il "y a un vrai problème avec l'équipe de France".
"Il ne faut pas réagir à chaud, tout le monde donne un peu trop son avis en ce moment, il faut tirer cela au clair mais cela ne se fera pas en trois jours", a-t-il dit à l'AFP, invitant à saisir "une opportunité de tout mettre à plat, de faire un diagnostic complet en six mois".
"Nous (à Montpellier), on joue le jeu de l'équipe de France. Trinh-Duc et Ouedraogo ont été blessés l'an dernier et ont moins joué, Mas a fait des entrées honorables. Le problème est peut-être là. S'il fallait qu'ils jouent cinq ou six matches de moins, on l'aurait fait, mais il n'y a pas que ça", a-t-il poursuivi.
Plus globalement, M. Altrad, qui préside le Montpellier Hérault rugby (MHR) depuis 2011 et est également chef d'entreprise, estime que le débat est absent du rugby français.
"Quand j'assiste à une réunion du rugby français, une personne prend la parole et dit ce qu'il faut faire, puis une autre, de façon trop péremptoire. Il faudrait plus de calme, de sérénité", avance-t-il.