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Leur statut est ingrat et leurs chances sont minimes de disputer le Mondial, pourtant les six réservistes de l'équipe de France choisis par Didier Deschamps se disent globalement tous "fiers" d'être là et savent surtout la carte qu'ils ont désormais à jouer en vue de l'Euro-2016.
"Mon statut est clair. Je suis là au cas où. Je me prépare comme si je devais y aller même si je sais que cela doit s'arrêter avant le départ" au Brésil, explique Loïc Perrin, qui comme ses aolytes Trémoulinas, Schneiderlin, Gonalons, Cabella et Lacazette, restera en fait réserviste jusqu'à la veille de l'entrée en lice des Bleus, le 15 juin contre le Honduras.
Le défenseur stéphanois résume ainsi parfaitement son rôle clairement défini par le sélectionneur qui a souhaité éviter tout psychodrame avant le début de la compétition. Ses prédécesseurs, de Jacquet à Blanc en passant par Domenech, n'avaient pas tranché dès le départ et leurs décisions finales avaient parfois été difficilement accueillies par ceux qui avaient dû quitter le groupe.
Avec Deschamps, les choses ont donc été limpides dès la divulgation de sa liste le 13 mai, et les sept concernés, rapidement réduits à six depuis le basculement de Ruffier dans les 23 à la place de Mandanda blessé aux cervicales, savent à quoi s'attendre.
"On se tiendra prêt s'il arrive malheur à quelqu'un, mais on ne le souhaite à personne", affirme Schneiderlin, relayé par Perrin: "Disputer la Coupe du monde serait un immense bonheur, mais je n'espère pas qu'il y aura des blessures. Je suis passé par là".
Pour autant, en donnant aux réservistes l'opportunité de faire le stage de préparation jusqu'à mercredi, le sélectionneur prend-il un risque de voir l'un d'entre-eux montrer trop d'engagement à l'entraînement ?
"On n'est pas là pour casser les autres, s'indigne Perrin. On fait un minimum attention. Après je suis là aussi pour montrer de quoi je suis capable. Mais je ne vais pas assassiner quelqu'un."
- Cabella comme un poisson dans l'eau -
"On est pro dans l'intensité qu'on donne lors des séances, mais on fait très attention pour qu'il n'y ait pas de blessé", explique Gonalons. Schneiderlin rejette lui fermement ce genre d'arrière-pensée: "Ce n'est pas dans ma mentalité, ce serait contre l'esprit du groupe".
Le "bon état d'esprit", véritable leitmotiv de Deschamps, voilà qui explique entre autres la présence de ces six joueurs, tous "fiers" et "heureux" d'être là, même si se détache dans l'euphorie ambiante Gonalons qui reconnaît avoir été "un peu déçu" de ne pas figurer dans les 23, alors qu'il avait accumulé 6 sélections entre 2011 et fin 2012.
"Je ne vais pas le cacher, jouer le Mondial était un objectif, avoue le Lyonnais. Je savais que je partais de loin, car cela faisait plus d'un an que je n'avais pas été sélectionné. Les choix ont été faits, je les respecte."
Pour Cabella, la joie est plus démonstrative. "Je suis heureux, vraiment content d'être là. C'est une fierté. J'ai été bien intégré. Je suis comme un poisson dans l'eau, je vois tout le monde avec le sourire, je suis content de voir ça." Pour Schneiderlin, être parmi les 6 est une même forme d'aboutissement: "être en A, c'est déjà le Graal".
Savourer l'instant n'empêche cependant pas les réservistes de se projeter sur l'après-Mondial, à savoir l'Euro-2016 en France.
"L'objectif est à moyen terme pour moi", confirme à demi-mot Perrin quand Gonalons et Schneiderlin le clament tout haut de concert: "Ce sera mon prochain objectif."
"Je pense que le coach m'a lancé un message (en le convoquant, ndlr). A moi de faire en sorte de continuer sur cette lancée et d'être là à l'Euro-2016", résume Cabella.
En attendant cette échéance, se profile peut-être l'opportunité d'honorer une première sélection pour les uns, une nouvelle pour les autres, contre la Norvège mardi. Tous se tiennent prêts.