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Comme en 2006 et 2010, la France se présente à la Coupe du monde messieurs de basket, qui débute samedi en Espagne, affaiblie par l'absence de son leader Tony Parker qu'elle devra compenser par ses vertus collectives.
Le meneur des San Antonio Spurs (NBA), qui a connu sa première sélection en novembre 2000 et a prévu de mettre un terme à sa carrière internationale après les JO de Rio en 2016, ne connaîtra donc jamais les honneurs d'un Mondial.
Fidèle inconditionnel du maillot tricolore, Parker, 32 ans, n'a manqué que deux grandes compétitions pour lesquelles la France était qualifiée, à chaque fois un Mondial.
En 2006, il avait dû déclarer forfait à la veille du tournoi à cause d'une fracture à un doigt. En 2010, son club lui avait demandé de renoncer après une saison au cours de laquelle il avait connu plusieurs blessures.
La France n'était pas qualifiée en 2002. Et cette année, c'est l'encadrement tricolore qui lui a imposé de prendre du repos pour privilégier le prochain Euro, qualificatif pour les JO-2016.
Ce choix pourrait paraître incongru dans d'autres sports collectifs, dont le Mondial est l'événement phare. Il l'est moins au basket, où les Fédérations nationales doivent ménager les intérêts des clubs de l'omnipotente NBA.
Pour s'éviter un éventuel conflit avec les Spurs avant les deux prochaines échéances majeures des Bleus, les dirigeants tricolores ont fait un choix sage en prenant d'eux-mêmes l'initiative de laisser au repos Parker, lequel sort d'une saison usante soldée par un quatrième titre NBA.
Même s'il a largement eu le temps de l'anticiper et si l'équipe a déjà évolué dans cette configuration, le forfait de Parker constitue un casse-tête pour le sélectionneur Vincent Collet.
Meneur scoreur par tempérament, bien qu'il ait su faire évoluer son jeu au fil des années pour mieux impliquer ses coéquipiers, Parker est depuis ses débuts le leader d'attaque des Bleus, qu'il a conduits l'an passé au premier titre européen de leur histoire.
- 'Trouver des solutions collectives' -
Son poids dans l'équipe est tel qu'aucun autre joueur, pas même Nicolas Batum et Boris Diaw appelés à prendre encore plus d'importance que par le passé, ne peut à lui seul faire oublier son absence.
"On ne remplace pas un joueur qui marque 35 points par match et pèse autant sur le jeu par un autre comme ça, d'un claquement de doigt. C'est tout le collectif qui doit palier son absence", souligne ainsi Batum.
Thomas Heurtel, qui a débuté la plupart des matches de préparation au poste de meneur, est aussi capable de marquer. Mais son jeu diffère complètement de celui de Parker et il offre moins de garanties défensives.
L'autre meneur, Antoine Diot, présente un profil plus gestionnaire agrémenté d'une vraie menace à trois points.
"Tony Parker, c'est le meilleur joueur de l'histoire du basket français. Donc ça va être une absence qui est non négligeable, mais ce n'est pas une fatalité non plus", estime ce dernier.
"Il va falloir trouver une alchimie. Tony nous débloquait des situations difficiles, là il faudra trouver des réponses collectives", ajoute le Strasbourgeois.
Cette idée est déjà bien intégrée. En préparation, le jeu des Bleus est apparu peut-être plus collectif que lorsque Parker est présent, ce qui a parfois pour effet d'inhiber ses coéquipiers.
Mais leur attaque s'est aussi grippée par instants, surtout lors des fins de match qu'ils ont eu du mal à gérer. C'est bien dans les moments de forte tension que le meneur des Spurs, sur lequel ils avaient tellement l'habitude de se reposer, risque de tant leur manquer.