Happy Birthday : |
La France, après une première période plutôt bien maîtrisée, a coulé jusqu'à concéder une lourde défaite devant son vieux rival espagnol (64-88) en phase de poules de la Coupe du monde messieurs de basket, mercredi à Grenade.
Les Espagnols n'ont jamais donné l'impression de surclasser leur adversaire, mais au final l'écart est le plus lourd depuis le match de poules de l'Euro-2011 (69-96) que les Français avaient été accusés d'avoir volontairement lâché.
Malgré leur bonne volonté, les Français ne paraissent tout simplement pas suffisamment armés, sans Tony Parker, Joakim Noah, Alexis Ajinça et Nando de Colo, pour résister à une équipe aussi lourdement outillée.
Perspective guère encourageante pour elle, la France risque fort de retrouver l'Espagne en quarts, si elle va jusque-là. La faute à une formule de compétition contestable, uniquement destinée à garantir que le pays hôte et les Etats-Unis ne se rencontrent pas avant la finale.
Il lui faudra cependant d'abord se remettre très rapidement la tête à l'endroit, pour s'éviter toute mauvaise surprise contre l'Iran jeudi (18h00) et se qualifier pour les huitièmes.
Une défaite de moins de sept points contre les Iraniens la qualifierait aussi, à la condition que l'Espagne, assurée quoi qu'il arrive de la première place, ne perde pas contre la Serbie lors du dernier match.
Il est peu probable que la France veuille prendre ce risque, car la tentation serait grande pour les Espagnols de laisser filer leur match et d'éliminer au passage les champions d'Europe en titre.
- Accueil houleux -
Les Bleus s'attendaient à un accueil particulièrement houleux, les Espagnols ayant encore en travers de la gorge leur défaite en demi-finale de l'Euro-2013 (75-72 a.p.), malgré 14 points d'avance à la pause.
Ils n'ont pas été déçus. Dès leur entrée sur le parquet pour l'échauffement, les sifflets sont tombés dru. Mais signe peut-être que la France lui inspire une réelle crainte, la Roja ne l'a pas submergée.
Les Espagnols, d'ordinaire très agressifs d'emblée, ont semblé un peu sur la retenue en défense. Après avoir compté 8 points de retard (3-11, 4e), sous l'impact d'un Ricky Rubio intenable pour sa 100e sélection, à seulement 23 ans, les Bleus sont lentement revenus.
Avec un Joffrey Lauvergne hyper-actif des deux côtés du terrain et un Antoine Diot toujours très adroit, la France a recollé au score (19-19, 10e).
Toujours aussi décisif à 34 ans, Juan Carlos Navarro, avec un panier primé à 7/10e du buzzer, puis un second dès le début du deuxième quart-temps, a redonné de l'air aux Espagnols.
Mais les Français, sans complexes, sont restés en embuscade, Vincent Collet n'hésitant pas comme à son habitude à multiplier les rotations. Le passage en zone des Espagnols ne les a même pas perturbés plus que ça (30-35, 18e).
- Le non-match de Diaw -
Une gestion assez moyenne des deux dernières minutes avant la mi-temps a toutefois coûté assez cher aux Tricolores, Pau Gasol (15 points, 4 rebonds) commençant alors à prendre ses aises.
La faute technique infligée à Marc Gasol (17 pts, 6 rds) a confirmé le manque de sérénité des Espagnols. Mais les Français n'en ont pas profité, de trop nombreuses pertes de balle (15) venant polluer leur jeu.
Avec un 8-2 concédé en trois minutes, leur situation a commencé à virer à l'aigre. Deux paniers de Lauvergne sont venus soulager les Bleus, mais le pivot a été obligé de sortir pour trois fautes (24e, 40-52).
L'écart a continué à tourner autour de la quinzaine de points, la France pâtissant du non-match de Boris Diaw (3 pts, 2 rds, 3 pds).
En contrant à tout-va sous les cercles, Serge Ibaka, le Congolais d'origine, a continué à faire mal aux Français. Et les Espagnols ont appuyé sur l'accélérateur avec un trois points lunaire de Sergio Llull (74-56, 34e).
Lancé en milieu de seconde période, Evan Fournier, non retenu l'an passé pour l'Euro, a démontré qu'il avait sa place dans cette équipe avec 9 points en 11 minutes. Mais il n'a pas suffi à endiguer les vagues espagnoles.