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Pour ne pas voir se répéter le scénario de 2010, la France devra évoluer à son meilleur niveau contre une Croatie déterminée à la déboulonner, en huitièmes de finale de la Coupe du monde messieurs de basket, samedi (18h00) à Madrid.
Il y a quatre ans, le parcours des Bleus, déjà privés de Tony Parker, avait pris fin au même stade de la compétition, face à la Turquie, hôte du tournoi et future vice-championne du monde.
La Croatie n'est pas aussi effrayante que pouvait l'être la Turquie d'alors devant son public fervent, mais elle reste tout à fait susceptible de renvoyer les champions d'Europe prématurément à la maison.
La France aimerait évidemment bien prolonger son séjour madrilène de quelques jours, histoire de s'essayer à l'impossible défi de renverser l'Espagne en quarts.
Mais après un premier tour contrasté, qui n'a pas suffi à balayer tous les doutes l'entourant, elle va être obligée de hausser le ton, comme elle avait su le faire l'an passé à l'Euro dans les matches couperets.
"C'est un match qui me paraît ouvert", estime Vincent Collet. "La Croatie arrive à maturité, mais on a des atouts à faire valoir. Je veux croire que c'est du 50-50."
Impeccables de sérieux et d'engagement sur le parquet, les Bleus ont fini la phase de poules avec trois victoires pour deux défaites, qui n'ont rien d'infamantes, face au Brésil (65-63) et à l'Espagne (88-64).
- Diaw et Batum attendus -
Il y a eu des motifs de satisfactions individuelles. Thomas Heurtel et Antoine Diot ont plutôt bien suppléé Parker à la mène. Edwin Jackson et Evan Fournier ont eu un apport encourageant en sortie de banc.
Et le battant Joffrey Lauvergne a confirmé ses progrès, en finissant meilleur marqueur (10,8 points de moyenne) et rebondeur (5 rebonds) de l'équipe après ces cinq premiers matches.
Mais cela n'a pas masqué toutes les failles, comme la faiblesse défensive dans la raquette, le manque de fixation intérieure en attaque, ou les lacunes dans le repli défensif.
Pour voir plus loin, les Tricolores vont avoir besoin que leurs deux leaders Boris Diaw et Nicolas Batum fassent gonfler leurs statistiques, même s'ils sont l'un et l'autre très ciblés.
"Il n'y a pas de grande équipe sans grands joueurs. Du fait des absences, on en a forcément moins, donc il est indispensable que ceux dont on dispose encore soient à leur meilleur niveau", souligne le sélectionneur.
"Je pense qu'ils vont élever leur niveau et il le faut", ajoute-t-il. Batum a cumulé 9,2 points, 3,4 rebonds et 1,2 passes décisives de moyenne en cinq matches, et Diaw 7,4 pts, 3,8 rds et 3,8 passes.
- L'émergence de Saric -
Leurs partenaires ne doutent pas qu'ils seront au rendez-vous. "Ils ont été très bien dans le collectif et parfois un peu trop. On connaît leur altruisme. C'est vrai que des fois on a envie qu'ils prennent plus les choses en mains", avoue Jackson.
"En l'absence de Tony (Parker), on a besoin que Boris (Diaw) assure un certain scoring. Il est très capable de le faire. Quand il est en confiance, il est difficilement arrêtable. Et dans les matches couperets, j'attends un grand +Nico+ (Batum), je suis persuadé qu'il va être très bon en huitièmes", avance-t-il.
La Croatie, 4e de l'Euro-2013, a beaucoup progressé ces deux dernières années, avec l'émergence de Dario Saric, considéré à 20 ans comme le meilleur joueur européen de sa génération.
Avec le shooteur de Brooklyn (NBA) Bojan Bogdanovic, le pivot de Barcelone Ante Tomic et de bons joueurs de complément, elle présente une réelle menace.
Des rumeurs d'une grève des joueurs pour réclamer le remplacement de l'entraîneur Jasmin Repesa, très véhément à leur encontre après la défaite surprise face au Sénégal (77-75), ont couru.
Mais leur large victoire (103-82) sur Porto Rico lors du dernier match de poules, décisif pour la qualification, a montré qu'il ne fallait pas trop escompter une démobilisation des Croates.
La composition des équipes pour le huitième de finale de la Coupe du monde messieurs de basket entre la France et la Croatie, samedi (18h00) à Madrid.
. La composition des équipes :
France :
Meneurs : Thomas Heurtel (1,90 m, 25 ans, Vitoria/ESP), Antoine Diot (1,90 m, 25 ans, Strasbourg)
Arrières-ailiers : Edwin Jackson (1,88 m, 24 ans, Villeurbanne), Evan Fournier (1,99 m, 21 ans, Orlando/NBA), Charles Kahudi (1,99 m, 28 ans, Le Mans), Nicolas Batum (2,03 m, 25 ans, Portland/NBA), Mickaël Gelabale (2 m, 31 ans, sans club)
Intérieurs : Florent Pietrus (2,01 m, 33 ans, Nancy), Boris Diaw (2,03 m, 32 ans, San Antonio/NBA), Kim Tillie (2,07 m, 26 ans, Vitoria/ESP), Joffrey Lauvergne (2,09 m, 22 ans, Khimki Moscou/RUS), Rudy Gobert (2,13 m, 22 ans, Utah/NBA)
Croatie :
Meneurs : Roko Ukic (1,83 m, 29 ans, Cedevita Zagreb), Oliver Lafayette (1,88 m, 30 ans, Olympiakos/GRE)
Arrières-ailiers : Bojan Bogdanovic (2 m, 25 ans, Brooklyn/NBA), Krunoslav Simon (1,96 m, 29 ans, Lokomotiv Kouban/RUS), Luka Babic (2 m, 22 ans, Cedevita Zagreb/CRO), Damjan Rudez (2,08 m, 28 ans, Indiana/NBA), Mario Hezonja (2,02 m, 19 ans, Barcelone/ESP)
Intérieurs : Dario Saric (2,08 m, 20 ans, Efes Istanbul/TUR), Ante Tomic (2,17 m, 27 ans, Barcelone/ESP), Luksa Andric (2,10 m, 29 ans, Astana/KAZ), Damir Markota (2,09 m, 28 ans, Bilbao/ESP), Luka Zoric (2,11 m, 29 ans, Fenerbahçe/TUR)