Happy Birthday : |
La France aura à peine eu le temps d'apprécier son triomphe magique sur l'Espagne (65-52) que se profile déjà un match tout aussi exigeant contre la Serbie en demi-finales de la Coupe du monde messieurs de basket, vendredi (22h00) à Madrid.
Le sport français ne le sait que trop bien: les exploits, même les plus exceptionnels, ne sont pas les garants de lendemains qui chantent, bien au contraire même.
Après avoir réussi probablement la plus grosse performance de l'histoire du basket hexagonal, les Bleus vont donc très vite devoir passer à autre chose, sous peine de s'exposer à une cruelle désillusion.
Vincent Collet en est bien conscient, dès la fin de ce match admirablement maîtrisé collectivement contre l'Espagne, il n'a cessé de marteler ce message aux plus jeunes de ses joueurs.
Sagement, il a envoyé les expérimentés Boris Diaw, Florent Piétrus et Nicolas Batum au front jeudi, devant la presse, pour éviter que l'euphorie ne gagne des Thomas Heurtel, Rudy Gobert, Joffrey Lauvergne ou Evan Fournier, tous remarquables face aux Espagnols.
Et le discours du sélectionneur a été parfaitement relayé. "Hier (mercredi), on pouvait apprécier le moment, être content de ce qu'on a fait. Mais l'Espagne c'était hier, c'est fini. Maintenant c'est la Serbie", a insisté Batum.
- 'Les objectifs ne sont pas atteints' -
Les Bleus, que personne sauf eux-mêmes n'imaginaient une seconde battre la supposée invincible Espagne, ont une idée fixe en tête: offrir à la France sa première médaille mondiale, sa meilleure performance (4e) remontant à 1954.
Une place sur le podium, après la médaille d'argent de l'Euro-2011, la place de quart de finaliste aux JO-2012 et le titre européen de 2013, consacrerait définitivement la France comme l'une des places fortes du basket international.
"On regarde tous devant. On essaie de se rappeler que la Coupe du monde n'est pas finie, que les objectifs ne sont pas encore atteints et qu'il faut rester concentré au maximum", a rappelé le capitaine Diaw.
Sur le papier, la Serbie n'apparaît sans doute pas aussi effrayante que l'hydre espagnole. Elle a commencé doucettement le Mondial en perdant trois matches de poules contre l'Espagne (73-89), le Brésil (73-81) et la France (73-74).
Mais elle n'a depuis cessé de monter en puissance, en proposant un jeu offensif de plus en plus séduisant qui a fait exploser la Grèce (90-72) en huitièmes, puis le Brésil (84-56) à nouveau en quarts.
Avec son meneur Milos Teodosic, un mozart du basket européen, son shooteur fou Bogdan Bogdanovic, et ses deux tours jumelles Nenad Krstic et Miroslav Raduljica, la Serbie a du talent à revendre.
- L'affrontement Collet-Djordjevic -
"Ils sont jeunes, talentueux et ils sont prêts à se battre. Ils sont comme nous, ils n'ont rien à perdre. Il faut qu'on soit prêt mentalement pour un gros combat", souligne Piétrus.
Cette demi-finale promet aussi un bel affrontement tactique entre les deux entraîneurs, le Serbe Sasha Djordjevic, ex-meneur star du basket yougoslave qui vit sa première compétition internationale comme sélectionneur, et Collet, dont les choix ont été une nouvelle fois magistraux contre l'Espagne.
Le premier match, la semaine passée à Grenade, s'était joué sur une décision hasardeuse des arbitres à la dernière seconde. Mais la France sait qu'il n'est jamais facile de battre deux fois la même équipe dans une compétition.
Il reste aux Bleus à s'assurer que le succès sur l'Espagne ne leur monte pas à la tête, et à garder les mêmes vertus de solidarité et d'abnégation aperçues mercredi.
"Les gens ne nous attendaient pas là. Ce n'est que du bonus pour nous", avance Batum, tout en promettant tout faire pour "décrocher cette finale de Coupe du monde que le basket français attend depuis un petit moment".