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Donnée par tous comme battue d'avance, la France n'aura pas grand-chose à perdre contre l'Espagne, son grand rival de la dernière décennie, en quarts de finale de la Coupe du monde messieurs de basket, mercredi (22h00) à Madrid.
L'ambiance est plutôt décontractée dans le camp tricolore, depuis l'annonce lundi que la France organiserait l'Euro-2015. Cette annonce a constitué une distraction bienvenue dans la préparation d'un match qui s'annonce immensément difficile.
Les Bleus savent que c'est ni plus ni moins l'un des plus grands exploits de l'histoire de l'équipe de France - sinon le plus grand - qui est requis.
"C'est le match le plus compliqué (de sa carrière de sélectionneur)", admet sans fard Vincent Collet. "L'an dernier, ce n'était pas simple, mais on l'a abordé à armes égales. Là, ce n'est pas le cas. On sait que le chemin est étroit. C'est un challenge ultime."
Les deux équipes se connaissent sur le bout des doigts. Depuis une décennie, elles n'ont cessé de s'affronter dans des matches à énorme enjeu. Et l'Espagne en est le plus souvent sortie victorieuse.
Elle a remporté l'Euro-2009 après avoir battu la France en quarts de finale. A l'Euro-2011, la finale les a opposées et c'est encore l'Espagne qui a eu le dernier mot. Elle a ensuite décroché l'argent olympique en 2012, à nouveau après avoir sorti la France en quarts.
- Pau Gasol change tout -
Les Français ont mis fin à cette série l'an passé à l'Euro. Menés de 14 points à la pause en demi-finales, ils ont réussi un ébouriffant retournement de situation (75-72 a.p.), avant d'être sacrés deux jours plus tard champions d'Europe pour la première fois.
Cette défaite est encore très présente dans la tête des Espagnols, qui ont fait de cette Coupe du monde sur leur sol leur obsession. Après avoir réuni leur meilleure équipe, ils n'imaginent aucune autre éventualité qu'une victoire face aux Etats-Unis en finale.
Depuis le début du tournoi, rien n'est venu suggérer qu'il pourrait en être autrement. L'Espagne a balayé tous ses adversaires, rejetés en moyenne à 24,6 points.
Si l'exemple de 2013 peut aider à nourrir les espoirs français, force est aussi de constater que les deux équipes ne présentent pas tout à fait le même visage qu'en Slovénie.
La France ne peut compter sur son icône Tony Parker, ni sur Alexis Ajinça ou Nando de Colo. Les Espagnols eux ont récupéré les deux institutions Pau Gasol et Juan Carlos Navarro, ainsi que Serge Ibaka.
A lui seul Pau Gasol change tout le contexte d'un France-Espagne. L'intérieur des Chicago Bulls (NBA), qui depuis 2001 a décroché huit médailles en dix compétitions internationales, n'a jamais perdu face aux Français.
- Se sublimer pour résister -
Et à 34 ans, pour peut-être l'une de ses dernières campagnes sous le maillot de la Roja, il paraît intouchable. Après six matches, il est le quatrième meilleur marqueur du Mondial avec 20,5 points en 26 minutes de moyenne.
Au-delà de son influence sur le jeu, Pau Gasol insuffle de la confiance à ses coéquipiers, qui savent toujours pouvoir se tourner vers lui en cas de difficulté. Le contrôler sera la priorité des Français.
Ceux-ci devront tirer des leçons du match de poules qui les avait opposés aux Espagnols mercredi dernier. Ils avaient résisté pendant un gros quart d'heure, avant de voir leurs adversaires lentement filer vers une large victoire (88-64).
Collet a stigmatisé "l'insouciance voire l'inconséquence" de ses joueurs sur certaines séquences de ce match et pense que l'enjeu pourra cette fois-ci les amener à se "sublimer et à faire certains des efforts qu'on n'a pas su faire la semaine dernière".
"Dans ce cas-là, on pourra résister, durer, être plus près et espérer que ça ait des incidences psychologiques dans un deuxième temps", estime le sélectionneur.
En 2007, l'Espagne, déjà supposée invincible, avait été battue par la Russie en finale de l'Euro qu'elle organisait. Les Bleus espèrent pouvoir tenir suffisamment longtemps contre les Espagnols pour que ce souvenir resurgisse et les crispe.