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La France aura vécu une belle Coupe du monde messieurs de basket, entre l'annonce qu'elle organiserait l'Euro-2015, une victoire épatante sur le vieil ennemi espagnol en quarts et une troisième place finale synonyme de première médaille mondiale de son histoire.
Pour les plus anciens, le sac à médailles commence à se garnir joliment. Boris Diaw, Florent Piétrus et Mickaël Gelabale en sont à quatre, après le bronze européen de 2005, l'argent européen de 2011 et l'or européen toujours de 2013.
Eux et leur leader Tony Parker, absent en Espagne car laissé au repos, ont mis le temps pour concrétiser les immenses promesses laissées par leur talent insolent. Ils ont connu des coups durs, des déceptions cruelles.
Mais ils se sont endurcis et sont aujourd'hui le noyau d'une équipe qui depuis quatre ans s'est hissée parmi les toutes meilleures au monde, malgré des configurations chaque année différentes.
En Espagne, les Bleus s'étaient présentés sans Parker, ni Nando de Colo, ni Alexis Ajinça, trois joueurs cadres de l'Euro-2013. Ce qui ne les a pas empêchés d'atteindre l'objectif qu'ils s'étaient assigné avec cette médaille de bronze.
- 'La médaille de la confirmation' -
Ils auraient pu s'incliner la tête haute devant l'Espagne en quarts. Personne n'en aurait vraiment tenu rigueur à ce groupe rajeuni, qui n'offrait pas toutes les garanties, surtout au poste de pivot occupé par les inexpérimentés Joffrey Lauvergne et Rudy Gobert.
Mais ils ont réalisé un exploit qui fera date pour les générations à venir, en sortant les Espagnols de Pau Gasol (65-52), grâce à leur défense inoxydable.
Ils pourront certes éprouver des regrets de ne pas avoir su enchaîner deux jours plus tard face à la Serbie en demi-finales (85-90), malgré un magistral retour en fin de match, après avoir été menés de 18 points en première période.
Les Serbes, dignes héritiers de la grande tradition yougoslave, n'ont toutefois pas volé leur place en finale. Et en se ressaisissant contre la Lituanie (95-93) pour monter sur le podium, les Bleus ont excédé les attentes de nombre d'observateurs.
"C'est la médaille de la confirmation. Parce qu'on est en finale européenne. La Serbie nous est passée devant, mais on est quand même en finale. Ce n'était pas du tout évident", a souligné Vincent Collet, dont le travail depuis sa prise de fonctions en 2009 est à saluer.
Renforcé dans ses convictions par le titre européen de l'an passé et fort du soutien inconditionnel des anciens, le sélectionneur a modelé ce groupe en n'hésitant pas à taper du poing sur la table quand les plus jeunes s'écartaient du chemin tracé.
- L'Euro-2015 sera 'compliqué' -
Il a apprécié la "capacité d'évolution" de son équipe. "On a fini la compétition à un bien meilleur niveau. Les joueurs se sont responsabilisés, ont évolué", a-t-il souligné, en pensant notamment à Thomas Heurtel, Evan Fournier, Gobert et Lauvergne. Ces quatre-là sont une vraie promesse d'avenir.
Heurtel a impressionné par son cran dans les fins de match serrées. Fournier, taxé d'individualisme au début est rentré dans le rang et a montré son talent d'attaquant. Les deux pivots, malgré quelques imperfections, ont bataillé avec fougue.
Diaw et Nicolas Batum, les habituels lieutenants de Parker, ont aussi répondu présents. Discrets au premier tour, ils ont pris les choses en mains ensuite. Batum a sorti deux énormes performances offensives contre la Serbie (35 points) et la Lituanie (27 pts), et Diaw a parfaitement géré les derniers ballons face aux Baltes.
La France peut se tourner avec optimisme vers l'Euro-2015, dont elle a appris lundi dernier qu'elle l'organiserait. L'enjeu est capital, car il faudra finir dans les deux premiers pour être directement qualifié pour les JO de Rio en 2016, la dernière étape prévue pour la génération Parker.
Mais "on sera encore plus attendu et ce sera très compliqué", prévient immédiatement Collet, qui sait que l'Euro a rarement réussi ces dernières années au pays organisateur. L'Allemagne est la dernière à avoir remporté un Euro sur son sol, en 1993.