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Pour son quart de finale de la Coupe du monde messieurs de basket contre l'Espagne, mercredi à Madrid, l'équipe de France pourra encore une fois compter sur son vieux guerrier Florent Piétrus, toujours prêt à faire don de son corps pour la cause commune.
A 33 ans et en 191 sélections, "Flo" en a connu des batailles contre l'Espagne, le pays qui l'a accueilli neuf ans en club, à Malaga, Estudiantes Madrid, Valence et Vitoria.
Le doyen de l'équipe de France n'est pas du genre à s'émouvoir devant ce qui l'attend mercredi contre des Espagnols au sommet de leur art et déterminés à trucider ceux qui les avaient éliminés l'an passé en demi-finales de l'Euro.
"J'aime bien ce genre de matches, les défis ça ne me fait pas peur", affirme dans un grand sourire ce soldat des raquettes, au jeu dur comme l'ébène.
En dépit de son manque de taille (2,01 m), qui l'a empêché de réaliser son plus grand rêve - évoluer un jour en NBA -, le Guadeloupéen reste indispensable aux Bleus.
Depuis sa première sélection en 2001, il n'a pas changé d'un iota. Il adore toujours se frotter aux gros, que sa rugosité finit inlassablement par agacer.
- Education à la dure -
Piétrus a aussi la langue déliée, surtout contre ses amis espagnols. Il sait lâcher le petit mot qui fâche, même s'il jure que le "trash talking" n'a plus cours désormais. Et il continue à aimer parlementer avec les arbitres.
Son énergie et son intelligence défensive, sa combativité au rebond le rendent toujours aussi précieux pour Vincent Collet. Le Nancéien, malgré ses statistiques toujours modestes, reste l'un des premiers noms que coche Collet au moment de faire sa sélection.
Piétrus est le complément idéal au poste 4 de Boris Diaw, auquel il a souvent été associé depuis le Mondial, quand il s'agit de compenser les faiblesses défensives des jeunes pivots tricolores Joffrey Lauvergne et Rudy Gobert.
Cette identité de jeu, Piétrus la doit beaucoup à ce qu'il a vécu dans son enfance: le décès de sa mère d'un cancer quand il n'avait que dix ans, son abandon par son père et l'éducation à la dure reçue de sa grande-mère.
Un passé qu'il a évoqué dans une autobiographie "Je n'ai jamais été petit" parue juste avant le Mondial. "J'avais envie de raconter mon histoire. J'ai pensé qu'elle pouvait intéresser beaucoup de monde. Ce n'est pas l'histoire d'un basketteur, c'est vraiment l'histoire d'un homme", explique-t-il.
- Durcir le jeu -
"Cette histoire peut toucher n'importe qui", pense-t-il. "J'avais envie de la faire partager, de dire ce que j'ai appris de tout ça. Parce que si je joue comme ça, c'est vraiment par rapport à ce que j'ai connu quand j'étais plus jeune."
Contre les Espagnols, il aura à livrer un nouveau duel haut en intensité et capital pour l'issue du match face à Pau Gasol. Il voue un réel respect à l'intérieur star de la Roja et des Chicago Bulls.
"A chaque fois qu'il est là, il est toujours dominant. L'équipe d'Espagne sans Pau Gasol c'est une forte équipe, mais ce n'est pas du tout la même équipe", estime-t-il.
"C'est vraiment un joueur exceptionnel, qui évolue en ce moment avec beaucoup de confiance et surtout beaucoup de maturité", dit-il. "C'est un joueur très mobile pour sa taille, qui a une très bonne vision du jeu et qui est capable de tout faire sur un terrain."
Mais de respect, il ne sera plus question sur le terrain. Pour essayer de dérégler la machine espagnole, Piétrus fera ce qu'il sait faire le mieux: défendre comme un damné et durcir le jeu.
"On sait que ce sont des joueurs talentueux et comme tous joueurs talentueux, ils n'aiment pas trop le jeu physique", observe-t-il. "Donc ce sera à nous d'essayer de les sortir de leur zone de confort."