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En quelques matches à la Coupe du monde messieurs de basket, Evan Fournier a donné un aperçu de ses qualités d'attaquant, qui peuvent faire de lui un jour une pièce maîtresse de l'équipe de France, s'il parvient à se discipliner.
Pour sa première compétition internationale, à 21 ans, le futur arrière d'Orlando (NBA) affiche des statistiques plutôt encourageantes (7,3 points, 1 rebond, 1,2 passes décisives en 14 minutes de jeu en moyenne, après six matches).
Celui qui avait été vexé de ne pas avoir été retenu l'an passé pour l'Euro, finalement remporté par la France, a pourtant eu du mal à entrer dans ce Mondial. Très maladroit, il a rendu un zéro pointé sur les deux premiers matches, contre le Brésil et la Serbie.
Mais, très conscient de son potentiel, l'ancien joueur de Poitiers, qui a tourné à 8,4 points et 2,7 rebonds de moyenne pour sa deuxième saison NBA avec Denver, n'a pas mis bien longtemps à se remettre sur un chemin plus conforme à ses ambitions.
Après s'être remis en confiance contre la faible Egypte (9 points), il a laissé entrevoir de belles choses contre l'Espagne (9 pts également). Il a confirmé contre l'Iran, en améliorant avec 13 points son meilleur score en sélection.
Mais c'est vraiment en huitièmes de finale contre la Croatie (13 pts à nouveau) que son impact s'est fait sentir. N'hésitant pas à prendre ses responsabilités, il a tiré les Bleus, très maladroits, d'un mauvais pas par ses tirs et son agressivité vers le cercle.
- Un talent offensif inné -
Cela lui a valu quelques compliments de Nicolas Batum, qui l'a comparé à Nando de Colo. "Dans une situation comme ça, le seul joueur qui nous sauve, c'était Nando. Il a joué son jeu, il n'a pas eu peur. C'était son premier match couperet dans une grosse compétition et il n'a pas connu la pression", a souligné l'ailier.
Quelques jours après avoir qualifié de "nul" son début de Mondial, Fournier a apprécié d'avoir retrouvé ses sensations. "Objectivement ça va mieux", a-t-il dit. "Je ne suis pas encore totalement satisfait, mais je me contenterai de ça pour l'instant."
Face au monstre espagnol mercredi en quarts de finale, la France pourrait avoir encore besoin de ses inspirations. Mais il devra veiller à ne pas forcer le jeu et sortir des schémas, comme il a encore parfois trop tendance à le faire.
Joueur racé, Fournier est présenté comme l'avenir de l'équipe de France depuis qu'il a été désigné dans le meilleur cinq de l'Euro-2009 des moins de 18 ans, où les jeunes Bleus avaient obtenu la médaille d'argent.
Mais il divise aussi dans le basket hexagonal. Les uns louent son talent offensif inné, les autres raillent son individualisme et une confiance en soi qui frise parfois avec la suffisance.
- Un joueur encore 'instable' -
Même Vincent Collet est écartelé entre les deux sentiments. "Il n'a pas froid aux yeux, il prend ses responsabilités et il a du ballon. Mais ce qui me déplaît parfois, c'est cette forme de confiance qui est presque de l'arrogance", avoue le sélectionneur.
Naturellement attiré par le panier, Fournier en oublie parfois ses devoirs défensifs. Et s'il est en réussite, il peut rapidement dégainer à tout-va, alors que la dynamique du match appelle à des choix plus réfléchis.
"Il est capable de très bien jouer, mais je pense que c'est un joueur qui doit être coaché", souligne Collet. "Il est pour l'instant très instable et cette assurance lui joue parfois des tours."
"Quand il joue juste, il est très bon parce qu'il a du talent, mais parfois malheureusement il veut aller plus vite que la musique et se met lui-même dans des impasses", estime-t-il.
"Donc mon travail de coach c'est d'essayer de le faire avancer sur ça", ajoute-t-il. "Mais j'y crois parce que c'est quelqu'un d'intelligent, qui a beaucoup d'envie".