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Colombie-Uruguay: un alléchant choc de style entre des "Cafeteros" joueurs et une "Celeste" combative, le tout à l'ombre de deux fantômes, Falcao, forfait depuis longtemps pour blessure, et Suarez le "serial-mordeur", coupable du geste de trop.
Samedi, le deuxième huitième de finale de ce Mondial-2014, sur la pelouse mythique du Maracana, sera d'abord le duel des grands absents, avec deux stars contraintes de rester au vestiaire. Radamel Falcao le Colombien, privé de Brésil par le tacle maladroit d'un joueur de quatrième division française, et bien sûr "Dracula Suarez", tête d'affiche de l'actualité mondiale depuis trois jours.
Si Falcao sera dans les tribunes, pour soutenir ses partenaires avant un hypothétique quart de finale contre le vainqueur de Brésil-Chili, Suarez sera loin. Avoir mordu Giorgio Chiellini a coûté le Mondial à Suarez, avec 9 matchs de suspension en équipe nationale et quatre mois sans football, tribunes et camps d'entraînement compris.
Sans son leader, vraisemblablement remplacé par Diego Forlan, la Celeste a certes perdu une griffe, mais il lui reste Edinson Cavani en pointe et la fameuse "garra charrua" (hargne) des Uruguayens.
- 'Une mentalité de fer' -
"Nous devons avoir confiance en nos vertus", assure Cristian Stuani, qui pourrait relayer le vieux Forlan (35 ans) en attaque.
"Nous avons montré sur le terrain que nous sommes à la hauteur de ce Mondial, ajoute le milieu Gaston Ramirez. Nous n'avons pas commencé comme nous l'aurions voulu (3-1 contre le Costa Rica), mais nous avons réussi à passer."
Outre Suarez, l'Uruguay risque de devoir encore se passer de son capitaine Diego Lugano, "pas à 100%" de son propre aveu.
Pour la troisième fois d'affilée il devrait laisser la place au jeune José Giménez (19 ans), avec Diego Godin. Mais cette charnière centrale a tout gagné jusqu'ici, Godin marquant même contre l'Italie (1-0) le but de la qualification, du dos, tout en "garra".
"Ils ont une mentalité de fer", assure à l'AFP Carlos Sanchez, surnommé "le Roc", joueur colombien à l'ADN charrua pour avoir débarqué à 17 ans au Danubio de Montevideo, où le "petit paysan", comme on l'appelle affectueusement chez lui, a mûri comme homme et comme footballeur.
"En Colombie on touche plus la balle, le foot y est plus technique, explique l'ex-joueur de Valenciennes, en Ligue 1 française. En revanche en Uruguay on compte plus sur les contacts, la force, et beaucoup de volonté sur le terrain."
- Collectif brillant -
"Mais nous devons les affronter sans complexe", martèle Sanchez. Même si son capitaine, Mario Yepes, rappelle du haut de ses 38 ans que "l'Uruguay a un plus grand passé dans le foot que la Colombie".
Les deux pays se sont déjà rencontrés une fois en Coupe du monde, en 1962, pour la première participation des Cafeteros. L'Uruguay s'était imposé 2-1.
L'Uruguay "a fait preuve d'irrégularité en qualifications, mais c'est un adversaire très difficile", prévient Yepes.
Les Cafeteros ont déjà battu leurs rivaux en qualification, 4-0 à Barranquilla avec un doublé de Gutierrez, avant de s'incliner 2-0 à Montevideo, sur un but de Cavani et un de Stuani.
Mais contrairement à l'Uruguay, l'équipe de José Pekerman a eu le temps de digérer l'absence de Falcao, blessé cet hiver en Coupe de France avec Monaco. La Colombie s'appuie sur un jeu collectif brillant, la meilleure réponse trouvée par l'Argentin à l'absence du "Tigre".
James Rodriguez (3 buts) et Juan Cuadrado (3 passes décisives et 1 penalty) sont en feu et la Colombie a déjà mis 9 buts et gagné ses trois matchs.
Le Florentin Cuadrado s'attend à "un match très difficile, une bataille, comme toujours contre l'Uruguay. Mais nous voulons aller en quarts (que la Colombie n'a jamais atteints, NDLR) et nous avons le football pour le faire".