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Le football italien a démissionné au Mondial-2014, le sélectionneur et le président réellement, et les joueurs symboliquement face à l'Uruguay (0-1). La "Nazionale" est à rebâtir.
"Quand un projet technique faillit, il faut prendre ses responsabilités", a dit Cesare Prandelli après l'échec contre l'Uruguay.
"Le projet technique est de ma responsabilité et j'ai annoncé à la Fédération (FIGC) que je remettais ma démission", a ajouté le finaliste de l'Euro-2012.
Le président de la FIGC, Giancarlo Abate, a dans la foulée annoncé son retrait. "J'ai convoqué le conseil fédéral auquel je donnerai ma démission irrévocable. Cette décision avait été prise avant le Mondial, a dit Abate, mais j'espère que Prandelli reviendra sur sa démission".
Prandelli, qui avait prolongé de deux ans juste avant le Mondial, jusqu'à l'Euro-2016, pourrait-il rester? Le calcio a déjà proposé de tels scénarios, des claquements de porte spectaculaires et des revirements. Mais jamais un sélectionneur de la "Nazionale" éliminé au premier tour de la Coupe du monde n'est resté en place.
- Spaletti? Allegri? -
L'échec brésilien est retentissant, et suit l'élimination au premier tour du Mondial-2010 de la bande à Marcello Lippi, alors championne du monde en titre. L'Italie n'avait plus enchaîné deux retours à la maison dès la phase de poule depuis 1962-1966.
En Angleterre, elle avait été éliminée par la Corée du Nord, cette fois elle a été victime d'une autre grosse surprise, le Costa Rica, qui l'a battue (1-0) au deuxième match.
Le projet de Prandelli avait révolutionné le jeu de la "Nazionale", fait de possession de balle et d'esprit offensif. Mais l'homme d'Orzinuovi a renié son credo pour bâtir un 5-3-2 bien défensif lors du match décisif, et il a perdu.
Un nul suffisait aux "Azzurri", retournés près des sources du "catenaccio" se baigner le temps d'un match. Si on pardonne aux apostats qui gagnent, ceux qui perdent finissent sur la croix.
Prandelli a préféré sans doute devancer la pluie de critiques et a fait comme Lippi en 2010, qui avait commencé sa conférence de presse d'après le Slovaquie-Italie fatal (3-2) par endosser la responsabilité de la défaite et démissionner.
Il est encore tôt pour envisager un successeur, mais deux entraîneurs italiens d'un certain renom sont libres, Luciano Spaletti (ex-Zenit Saint-Pétersbourg) et Massimiliano Allegri (ex-AC Milan).
- Balotelli en danger -
Quel que soit le futur technicien, l'Italie doit rebâtir, car la finale de l'Euro-2012, perdue 4-0 contre l'Espagne, est déjà un lointain souvenir.
Andrea Pirlo (35 ans) avait déjà "démissionné" avant, annonçant pendant le tournoi qu'il ne poursuivrait pas sous le maillot azzurro. Le bon match de Marco Verratti (22 ans) contre l'Uruguay permet d'assurer un successeur valable au génial barbu.
Le gardien Gianluigi Buffon (36 ans) entend lui continuer, mais de toutes façons les progrès de Salvatore Sirigu, bon dans le seul match gagné par l'Italie au Brésil, rassurent.
De l'équipe battue à Natal, le plus en danger est sans doute Mario Balotelli, inefficace et une nouvelle fois averti, ce qui le prive d'ores et déjà du premier match des qualifications pour l'Euro-2016, le 9 septembre en Norvège. Il va rater le début de la révolution.
Au bout d'une saison peu convaincante avec l'AC Milan, "Pas Super Mario" a juste mis un but aux Anglais à qui il rêvait de fermer le clapet, mais a raté deux occasions contre le Costa Rica et n'a rien fait contre l'Uruguay, avant d'être sorti à la mi-temps, car Prandelli avait "peur qu'on reste à dix".
Ciro Immobile, aligné à ses côtés puis seul en pointe a semblé bien impressionné par le très haut niveau international, mais il devrait avoir une nouvelle chance.
En défense, les soldats de Prandelli Andrea Barzagli et Giorgio Chiellini ne semblent pas menacés faute de concurrents, mais ne pas voir venir la relève est peut-être le pire pour l'Italie, terre d'immenses défenseurs, de Claudio Gentile à Franco Baresi, d'Alessandro Nesta à Fabio Cannavaro...