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La France a réussi ses débuts dans le Mondial en dominant le Honduras (3-0), qui a évolué plus d'une période à dix, sur un doublé de Benzema et un but validé pour la première fois de l'histoire par la technologie sur la ligne de but, dimanche à Porto Alegre.
Cela faisait seize ans que les Bleus ne s'étaient pas imposés lors de leur premier match d'un Mondial, ce qui situe l'importance du résultat, même contre un adversaire considéré comme le plus faible du groupe E.
Cette formation jeune et inexpérimentée, dont l'acte de naissance ne date que du 19 novembre et ce barrage retour homérique face à l'Ukraine (3-0), avait besoin d'un déclic pour lancer sa propre histoire, quatre ans après le fiasco de Knynsa. La voilà partie sur de bons rails avant de croiser dans cinq jours à Salvador la Suisse, son concurrent le plus sérieux pour le gain de la première place.
Malgré une préparation sans accroc, hormis le forfait de Franck Ribéry et la polémique qui l'a suivi entre le staff médical des Bleus et celui du Bayern Munich, il fallait le sceau de la compétition pour valider le renouveau et démontrer que les valeurs de groupe et de solidarité, proclamées haut et fort par les joueurs et l'encadrement depuis plusieurs semaines, n'étaient pas des voeux pieux. La mission a été parfaitement remplie.
Passée la tension des premières minutes, les Français sont parvenus à prendre le match à leur compte pour ne plus lâcher leur proie. Le tournant de la rencontre a eu lieu peu avant la pause avec la charge dans le dos de Wilson Palacios sur Paul Pogba, à l'origine de l'ouverture du score de Karim Benzema sur penalty (45) et de l'exclusion du milieu hondurien.
- Benzema a répondu présent -
La deuxième réalisation des Bleus, oeuvre du gardien Noel Valladares contre son camp après une reprise de Benzema (48), a provoqué un début de confusion dans le stade avant qu'elle soit définitivement validée par la technologie sur la ligne de but mise en place par la Fifa pour la première fois en Coupe du monde.
Mais Benzema a mis tout le monde d'accord en s'offrant un doublé sur une frappe splendide (78, 23e but en 67 sélections).
La France avait auparavant trouvé la barre transversale à deux reprises par Blaise Matuidi (15) et Antoine Griezmann (23), signes d'une domination sans partage qui n'attendait plus que sa confirmation au tableau d'affichage.
Deschamps peut donc respirer et se pencher avec sérénité et tranquillité vers la suite de l'aventure brésilienne de ses troupes. Cette équipe, née à l'automne dernier, a de l'allure avec son trident du milieu Cabaye-Matuidi-Pogba et un Mathieu Valbuena devenu indispensable et encore rayonnant dimanche.
Le sélectionneur peut aussi savourer la prestation de Benzema, qui a été fidèle au rendez-vous en l'absence de Ribéry. En véritable patron et leader technique, il a pris ses responsabilités sur le penalty avant de tuer tout suspense. Il se souviendra forcément de ses deux premiers buts dans une phase finale, démontrant qu'il était réellement dans la forme de sa vie, ce qui en soit est l'une des meilleures nouvelles de la soirée.
Il est encore trop tôt pour savoir jusqu'où ira cette équipe, la faiblesse de l'adversaire, qui n'avait que des coups à donner et peu de jeu à produire, obligeant à une certaine retenue. Mais la dynamique est préservée pour la France, invaincue depuis le 19 novembre, et qui peut enfin relever la tête en attendant les prochaines échéances, quatre ans après avoir été la risée de la planète en Afrique du Sud.