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Sachant qu'un nul qualifie pour les 8e de finale du Mondial-2014 deux équipes par ailleurs notoirement amies, comment éviter un nouveau "match de la honte" ? L'Allemagne et les Etats-Unis ont 90 minutes pour plancher, jeudi à Recife (13h locales, 16h GMT).
Mathématiquement, Nationalmannschaft et Team USA abordent ce dernier rendez-vous du groupe G en position de force, avec 4 points chacune et des différences de but positives (+4 et +1); Ghana et Portugal n'en comptent qu'un et des différences négatives (-1 et -4).
Décrocher la première place devrait permettre d'éviter en 8e de finale la Belgique de Hazard, en tête de la poule H avant les matches de jeudi, devant l'Algérie, la Russie et la Corée du Sud.
Mathématiquement confortable, la situation l'est moralement un peu moins, avec en filigrane le souvenir du fameux "match de la honte". A Gijon, lors du Mondial-1982 en Espagne, l'Allemagne et l'Autriche avaient gelé au bout de dix minutes un résultat (1-0) qui les qualifiait toutes deux au détriment de l'Algérie.
C'était entre "cousins germains", entre deux nations culturellement et géographiquement voisines. Or si ce spectre s'invite à Recife, entre deux sélections qui n'ont jamais connu de nul en 9 confrontations, c'est parce que l'équipe des Etats-Unis affecte aussi un fort accent allemand.
- Faire le job -
A sa tête se trouve Jürgen Klinsmann, champion du monde avec l'Allemagne à peine réunifiée en 1990 et ex-sélectionneur de son équipe nationale (2004-2006), avec comme adjoint Joachim Löw, son successeur et désormais homologue adverse.
Alors, on s'arrange ? Chez les Européens, on oppose à cette idée un "non catégorique", selon le sélectionneur adjoint Hansi Flick.
"En tant que joueurs, on ne joue pas pour un nul ou pour ne pas marquer. On fait le maximum pour gagner et c'est ce qu'on va faire. On veut être premier du groupe", a aussi affirmé mercredi Mesut Ozil.
Même tonalité chez les Américains. "Nous sommes capables de battre l'Allemagne et nous le savons. Ce n'est pas être trop optimiste. Il y a plein de surprises dans ce Mondial et nous voulons en être une autre", a assuré mercredi "Klinsi", capitaine des champions d'Europe en 1996 avec comme buteur décisif en finale Oliver Bierhoff, actuel manageur de la Nationalmannschaft.
Klinsmann, selon lequel la victoire figure "dans l'ADN" des deux sélections, reconnaît cependant qu'il s'agit d'un match "particulier" pour lui, le genre d'expérience "qui n'arrive peut-être qu'une fois dans une vie". Et en bon patriote, il "croisera les doigts" pour sa Mannschaft "une fois passées les 90 minutes".
Les Etats-Unis comptent cinq joueurs germano-américains dans leur groupe, dont un, Jones, a disputé trois amicaux avec l'Allemagne avant d'opter pour son autre pays. Et Klinsmann connaît bien ses adversaires pour en avoir lancé certains en sélection (Schweinsteiger, Podolski, Özil) ou en club, comme Müller au Bayern Munich.
- Ça tourne ? -
Ce dernier a d'ailleurs renversé la problématique: Klinsmann "a mis son empreinte sur notre équipe, et nous voulons le montrer contre les Etats-Unis". Il s'agit donc de briller face à l'ancien mentor, pour Müller, auteur d'un triplé face au Portugal (4-0), ou pour Klose, qui a marqué face au Ghana (2-2) et ainsi égalé le record de buts en Coupes du monde du Brésilien Ronaldo (15 réalisations).
Le secteur offensif allemand justement pourrait se voir injecter du sang frais, avec Podolski en attaque et Schweinsteiger au milieu. Pour faire tourner, voire dynamiser une équipe apparue bien timorée contre le Ghana. Touchés face aux mêmes Africains, Boateng (cuisse) et Khedira (genou) sont rétablis.
Du côté des Boys, l'attaquant Altidore reste forfait depuis sa blessure aux adducteurs contractée face aux Ghanéens (2-1). Mais leur capitaine Dempsey et son oeil au beurre noir a montré qu'il en avait dans le ventre, d'où il a inscrit un but contre le Portugal (2-2).
Les White and Stripes auront sans doute à coeur de confirmer leur bonne entame de Coupe du monde, eux qui ont frôlé l'exploit d'éjecter Cristiano Ronaldo du tournoi.
Ils pourront toujours s'appuyer sur leur victoire 4-3 contre la Nationalmannschaft (certes en mode équipe bis), en juin 2013 à Washington. C'était un match amical. Et jeudi ?