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L'acteur franco-russe, Gérard Depardieu, lors de l'inauguration de son centre culturel et cinématographique à Saransk, le 27 août 2016
Saransk, connue pour ses colonies pénitentiaires et la résidence de Gérard Depardieu, sera la plus petite ville du Mondial-2018. Pas de folie des grandeurs promet-on sur les chantiers, avec des projets de tribunes démontables au stade et de terminal aéroportuaire temporaire.
"Nous ne voulons rien construire d'excessif mais des sites que les gens pourront utiliser ensuite. L'idée est de tout faire pour éviter les +éléphants blancs+", assure Alexeï Merkouchine, le ministre des Programmes spéciaux de la République russe de Mordovie, dont Saransk est la capitale.
Le choix de cette ville en 2012 pour accueillir le Mondial-2018 avait surpris. Plantée au milieu de champs à 500 km au sud-est de Moscou, avec 328.000 habitants, soit la 64e cité de Russie en terme de population, Saransk n'avait pas les faveurs des pronostics, contrairement à Krasnodar, où évoluent deux clubs populaires en Russie.
"Mais pourquoi pas Saransk?", réplique son maire, Piotr Toultaïev, qui a souvent dû répondre à la question. La ville a certes des avantages: compacte, tout y est accessible en quelques minutes. Et territorialement, "nous sommes au centre de la Coupe du monde", souligne Alexeï Merkouchine.
Saransk a aussi bénéficié d'une volonté politique de développer la région. Du théâtre à l'université, les bâtiments neufs ont fleuri dans le centre-ville.
- Tribunes démontables -
Sur le chantier de la Mordovia Arena, 1.200 ouvriers s'activent pour livrer le stade fin décembre, avec 45.000 places comme convenu. "Nous avons fini la pose de la structure du toit et nous allons commencer celle des tribunes démontables", explique Marat Bikkinine, le directeur du chantier.
L'enceinte accueillera quatre matches du Mondial. Puis les tribunes du deuxième étage seront retirées, portant sa capacité à 30.000 places. "Nous sommes parfaitement conscients que nous n'avons pas besoin d'un stade de 45.000 places", résume M. Merkouchine.
Ce sera encore beaucoup pour Saransk. La saison dernière, 2.400 spectateurs en moyenne ont occupé les tribunes de l'antique stade "Start", aux 10.000 places ouvertes aux courants d'air, pour voir le club local descendre en 3ème division.
© AFP/VASILY MAXIMOV
La Mordovia Arena de Saransk, en plein chantier, le 17 juillet 2015, pour une livraison prévue en décembre 2016
Fidèle supporter du Mordovia Saransk, Ivan Koubantsev approuve toutefois la décision "courageuse" de construire ce stade. "On n'avait pas d'endroit pour accueillir des grands événements, pas seulement sportifs", juge-t-il.
Et ce fan de 36 ans aura enfin "l'opportunité de voir des bonnes équipes" pendant le Mondial, ajoute-t-il en souriant.
- Sites temporaires -
Saransk n'a pas joué la carte de la retenue que pour son stade. Un nouveau terminal destiné aux vols intérieurs est en construction. Mais Coupe du monde oblige, la Fifa a imposé que l'aéroport, qui ne desservait que Moscou, puisse aussi accueillir des vols internationaux.
L'aéroport, fermé jusqu'en janvier, est encore un immense chantier. Mais Vladimir Speranski, le vice-président de l'entreprise chargée des travaux, montre du doigt un monticule de terre où, assure-t-il, sera construit en septembre "le premier terminal temporaire de Russie".
"Cela va être une construction très rapide. Ce sera une structure légère montée en un mois", ajoute-t-il au sujet du futur terminal international, qui sera démonté après le Mondial.
Seulement deux hôtels sont en construction alors que la ville, à l'écart des chemins touristiques, souffre déjà d'un manque de lits.
"Nous savons de combien de nouveaux hôtels nous avons besoin. Les autres seront rénovés", se justifie Alexeï Merkouchine, assurant que Saransk est la ville "qui a coûté le moins pour l'organisation de la Coupe du monde".
Pour loger les milliers de supporters attendus pendant le Mondial, les autorités ont opté pour la construction d'immeubles qui, après la compétition, seront convertis en résidences universitaires ou en logement sociaux.
Une solution qui avait été avancée bien avant la compétition mais "n'avait pas été soutenue par le ministère de l'Education", selon Vadim Prassov, le vice-président de la Fédération russe des restaurateurs et de l'hôtellerie. "Seules les autorités de Mordovie l'ont mis en place", ajoute-t-il.
Alexeï Merkouchine refuse de donner les coûts du Mondial pour Saransk. Mais selon plusieurs sources, le stade a coûté l'équivalent de 267 millions d'euros, la reconstruction de l'aéroport étant elle estimée à 32 millions d'euros, dont 11 millions issus du budget fédéral russe.
En février, le budget total du Mondial était d'environ 10 milliards d'euros.