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© AFP/Ruslan SHAMUKOV
Vue aérienne de la Zenit Arena à Saint-Pétersbourg, le 15 avril 2017
Le stade de Saint-Pétersbourg devait être la vitrine sportive d'une Russie qui accueille en juin la Coupe des Confédérations, prélude au Mondial-2018. Mais les coûts faramineux d'une décennie de chantier et divers scandales ont suscité plus d'embarras que de fierté.
A moins d'un mois du match d'ouverture de la Coupe des Confédérations, le 17 juin, une nouvelle pelouse y a été posée, la précédente surface ayant été vite endommagée. Au total, le budget prévu a explosé, atteignant 41,7 milliards de roubles, soit 672 millions d'euros, selon des médias russes.
Débutée en 2007, la construction de ce stade, appelé stade Krestovski ou Zenit Arena, avec une capacité de 68.000 places, a tourné au cauchemar.
"Nous étions censés recevoir un stade de conte de fées, le meilleur au monde, dans un état idéal", a déploré l'opposant russe Alexeï Navalny dans une vidéo sur le Net relatant son enquête sur les travaux de cette enceinte. "De l'argent a été volé", a-t-il dénoncé, évoquant "au moins 500 millions d'euros" détournés par des responsables russes.
En 2016, l'ancien vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg, Marat Oganessian, chargé de fournir un tableau d'affichage du score pour le stade, a été arrêté, soupçonné de détournement de près de 50 millions de roubles (800.000 euros).
- "Champignons et moisissures" -
En plus des problèmes liés à la pelouse, un manque de stabilité du terrain rétractable du stade avait été détecté, faisant douter de la possibilité d'y organiser la Coupe des Confédérations (17 juin-2 juillet).
Après la tenue de deux matches-tests, les autorités avaient préféré déplacer le match suivant dans un stade non loin, celui de Petrovsky, afin de "préserver la pelouse".
L'agronome en chef de la Zenit Arena, Konstantin Kremlinski, avait accusé Bamard, la société russe chargée du terrain d'avoir mal préparé la pelouse: l'herbe souffrait de "champignons et moisissures", a-t-il affirmé dans un entretien au journal RBK.
De son côté, un représentant de Bamard a affirmé à l'AFP avoir rempli sa part du contrat et rappelle que la Fifa a approuvé l'état de la pelouse lorsque la société l'a présentée.
Les problèmes sont survenus plus tard, a-t-il souligné. "Peut-être qu'au printemps, les conditions ne permettaient pas de cultiver la pelouse normalement", a-t-il rétorqué. De fait, le printemps 2017 en Russie a été particulièrement froid et long.
- Polémique et ouvriers nord-coréens -
Outre le stade de Saint-Pétersbourg, d'autres infrastructures sportives sont la cible de critiques.
En mars, l'entraîneur de Manchester United, José Mourinho, a dénoncé l'état du terrain à Rostov-sur-le-Don (sud) avant un match d'Europa League.
"Il est difficile pour moi de croire que nous allons jouer sur ce terrain, si l'on peut appeler ça un terrain", avait taclé "Mou".
En réponse, la Ligue russe de football avait fermé ce stade pour deux semaines le temps d'améliorer la pelouse.
Pour Boulat Litvinov, directeur commercial de l'enceinte de Kazan, autre terrain du Mondial-2018 et de la Coupe des Confédérations, le climat inhospitalier de la Russie et son calendrier de compétitions domestiques très étendu sont à l'origine des difficultés.
"Parlons honnêtement: le climat de la Russie n'est pas favorable à la culture d'une pelouse naturelle", a déclaré M. Litvinov à l'AFP.
"Et le calendrier du championnat russe n'est pas le plus pratique, car il y a parfois des matches prévus pour début décembre avec des températures en dessous de zéro et de la neige", a-t-il conclu.
Enfin le stade Saint-Pétersbourg a également été au coeur d'une énorme polémique quand la presse a affirmé que des travailleurs illégaux en provenance de Corée du Nord avaient participé à sa construction...
Interrogé par l'AFP, Alexeï Sorokine, directeur général du comité d'organisation du Mondial, a reconnu que des Nord-Coréens avaient été employés mais que "leurs conditions de travail n'étaient pas vraiment différentes des conditions de travail des autres ouvriers".