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© AFP/NELSON ALMEIDA
Des supporters brésiliens lors du match contre le Paraguay, le 28 mars 2017 à Sao Paulo
Quand le sélectionneur du Brésil Tite a su que son équipe était la première qualifiée pour le Mondial-2018, il a remercié Dieu et fait couler la caïpirinha: sa soirée idéale venait de se conclure, après la chute de l'éternel rival argentin à La Paz.
Il est vrai que la résurrection des Auriverde, au plus mal à son arrivée, neuf mois plus tôt, tenait du miracle et méritait bien un verre "grand comme ça", ainsi qu'il l'a déclaré en conférence d'après-match.
Tard dans la nuit brésilienne de mardi à mercredi, la première chose que Tite a faite en entrant dans la salle de presse de l'Arena Corinthians de Sao Paulo, c'est envoyer un baiser à sa femme, assise au milieu des journalistes.
A ce moment-là, l'Uruguay était mené par le Pérou à Lima et la démonstration du Brésil contre le Paraguay (3-0) allait devenir historique quelques minutes plus tard.
C'est déjà par un appel de sa femme qu'il avait célébré sa première victoire sur le banc brésilien, le 1er septembre 2016 à Quito, contre l'Equateur (3-0), après deux années de descente aux enfers pour les jaune et bleu.
Adenor Leonardo Bacchi, plus connu sous le surnom de Tite, avait pour mission de restaurer la fierté de la Seleçao, bien entamée par les échecs successifs et le mandat désastreux de Dunga, limogé en juin 2016.
- Marcelo reconnaissant -
Tite lui succédait donc à la tête d'une équipe sous pression, qui ne comptait alors que deux victoires, pour trois nuls et une défaite, dans sa campagne de qualifications au Mondial-2018.
Avec 9 points, le Brésil occupait avant son arrivée la 6e place du groupe de qualification de la zone Amérique du Sud, synonyme d'une Coupe du monde russe devant la télé pour la Seleçao.
Quelque mois et une série de huit victoires consécutives plus tard, avec ses 33 points, le Brésil compte onze longueurs d'avance sur la 5e place et est donc mathématiquement assuré de finir à l'une des quatre premières qui donnent droit à un visa direct pour le Mondial.
"On peut apprécier le changement d'ambiance, comment les joueurs se donnent à fond. Tout le monde qui travaille à chaque entraînement. On est très reconnaissants, l'arrivée de Tite et de son équipe a pratiquement tout changé. On lui doit beaucoup", a déclaré le défenseur Marcelo, auteur du troisième but contre le Paraguay.
La nouvelle ère du Brésil a officiellement débuté à 01H10 du matin de Sao Paulo, quand l'arbitre a sifflé la fin du match à Lima : Pérou 2 - Uruguay 1.
Tandis que l'Argentine est, en revanche, encore bien loin de la Russie. La suspension de sa superstar Lionel Messi a coûté cher à l'Albiceleste qui a été asphyxiée par la Bolivie 2 à 0, en dépit de l'utilisation du viagra.
- Rêve d'une 6e étoile -
Son capitaine et buteur-vedette avait écopé, cinq heures avant le début du match, d'une lourde suspension de quatre matches de la Fifa pour avoir insulté un arbitre assistant jeudi dernier lors de la laborieuse victoire face au Chili (1-0).
La Seleçao va pouvoir tenter en Russie de laver l'affront de "son" Mondial, gâché en 2014 par une déroute historique face à l'Allemagne en demi-finales (7-1).
Et les quintuples champions du monde peuvent désormais se prendre à rêver d'une sixième étoile.
"A présent, il va falloir consolider l'équipe. Au fur et à mesure qu'il maintient son niveau, on crée de la consistance et l'équipe devient forte, dense. Elle n'est pas encore prête", a assuré Tite.
Avec un Neymar au sommet de son art et plus impliqué que jamais, difficile de voir qui pourrait freiner le Brésil.
"Je me souviens de l'époque où je voulais voir les matches du Brésil avec Ronaldo, Ronaldinho, Robinho, mes idoles. Cela est en train de revenir peu à peu", a déclaré l'attaquant du FC Barcelone, âgé de 25 ans.
"On peut rêver à autre chose qu'à cette qualification", a-t-il conclu tout sourire.