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Inquiétante en 2013 et qualifiée in extremis pour le Brésil, l'équipe de France est apparue transfigurée contre les Pays-Bas en amical (2-0), mercredi, un succès source de promesses: Mais qu'est-ce qui a changé ?
. Le tournant du 19 novembre
L'exploit en barrage retour face à l'Ukraine (3-0) a visiblement agi tel un déclic. Au bord du précipice après une fin de campagne qualificative poussive, les Bleus sont métamorphosés depuis ce dénouement heureux et évoluent en totale confiance. Une partie du discours de Didier Deschamps avant la réception des Oranje a d'ailleurs consisté à leur rappeler qu'ils n'avaient plus le droit de décevoir leur public après avoir écrit l'une des plus belles pages de l'histoire de l'équipe de France. "J'ai dit aux joueurs qu'ils avaient un devoir, a déclaré le sélectionneur. Ils ont déclenché une forte attente et c'est bien d'avoir maintenu ça". "On a créé quelque chose lors de ce France-Ukraine", a renchéri le milieu Yohan Cabaye alors que Karim Benzema a avoué que les Bleus étaient désormais "libérés". La peur a subitement disparu du camp français et les jeunes (Varane, Mangala, Pogba, Griezmann, Digne), alignés en grand nombre autour d'Evra, seul trentenaire titulaire, ont semblé totalement décomplexés. Résultat: après avoir sombré contre les grandes nations en 2013 (Allemagne, Espagne, Uruguay, Brésil), les Tricolores ont quelque peu rétabli l'équilibre en s'offrant le scalp des vice-champions du monde.
. Le 4-3-3, une formule gagnante
On ne change pas une tactique qui gagne. Deschamps a trouvé son bonheur avec le 4-3-3 qui avait permis de terrasser les Ukrainiens et en a eu une nouvelle confirmation face aux Pays-Bas. Le trio du milieu Cabaye-Matuidi-Pogba, très complémentaire, aura du mal à être déboulonné alors qu'en attaque il sera difficile de venir titiller Valbuena, Benzema et Ribéry. Deschamps n'a pas voulu officiellement enterrer d'autres options mais le 4-3-3, utilisé par les plus grands clubs européens et les principales sélections, est celle qui offre le plus de garanties actuellement. Et celle qui permet d'utiliser au mieux les caractéristiques des membres de l'entre-jeu et notamment de Matuidi et Pogba, capables de se projeter vers l'avant.
. La forme de Benzema change tout
L'attaquant du Real Madrid a longtemps traîné son spleen en équipe de France où il est resté muet durant 17 mois (1222 minutes) avant de débloquer son compteur en octobre contre l'Australie en amical (6-0). Une prestation en forme d'électrochoc pour un joueur devenu subitement inarrêtable que ce soit chez les Bleus, avec à son actif 4 des 8 derniers buts français, et au Real Madrid (15 buts en Liga). Son début d'année 2014 (12 réalisations en 14 rencontres, toutes compétitions confondues) lui permet d'ores et déjà d'éteindre le débat le concernant et de reléguer sans doute définitivement sur le banc Olivier Giroud. Techniquement, la supériorité du Madrilène n'a jamais souffert d'une quelconque contestation mais il lui a longtemps manqué cet instinct de tueur qui font les grands buteurs. Avec un Benzema au sommet de son art, associé à son complice Ribéry, la France peut se rendre au Brésil avec sérénité. Seul bémol: l'ex-Lyonnais marchait déjà sur l'eau avant l'Euro-2012, ce qui ne l'a pas empêché de traverser le tournoi comme une ombre.
. Un groupe qui se dessine
Deschamps devra rendre une première copie à la Fifa le 13 mai (30 joueurs) avant de passer définitivement à 23 le 2 juin. Les jeux ne sont pas encore faits mais, sauf blessure, le sélectionneur va logiquement privilégier les vainqueurs de l'Ukraine et des Pays-Bas. Malheurs donc aux absents, à commencer par Samir Nasri et Eric Abidal, très loin du Brésil à l'heure actuelle. "DD" a eu le mérite de trancher rapidement le épineux cas de ces deux joueurs, ce qui devrait lui éviter des nuits blanches inutiles.