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Diego Costa s'apprête à réaliser le rêve de tout footballeur, jouer un Mondial dans son pays natal, avec néanmoins une nuance de taille: il ne représentera pas le Brésil mais l'Espagne, son pays adoptif, tombé sous le charme de cet attaquant puissant et batailleur.
Le retour au Brésil risque d'être chaud pour l'avant-centre de l'Atletico Madrid, né il y a 25 ans à Lagarto (nord-est) mais qui a renoncé à la Seleçao pour choisir la "Roja", championne du monde en titre et grande rivale des Auriverde.
"Ca a été une décision assez compliquée, comme peut l'être la décision de choisir entre le pays où tu es né et le pays qui t'a tout donné", s'est défendu Costa au moment de son choix, à l'automne dernier.
Récent vainqueur de la Liga avec l'Atletico, Diego da Silva Costa a pris une envergure nouvelle depuis plusieurs mois, terminant troisième meilleur buteur du Championnat (27 buts) juste derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.
Au point de générer un bras de fer entre le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari et son homologue Vicente Del Bosque pour savoir qui convoquerait le fougueux attaquant.
- 'Un cas unique' -
Certes, Costa avait porté le maillot auriverde au printemps 2013 pour deux matchs amicaux.
Mais puisqu'il ne s'agissait pas de matchs de compétition, l'attaquant, barré en sélection brésilienne par Fred ou Jô, a pu finalement revêtir la tunique de la "Roja", avec laquelle il affrontera les Pays-Bas, le Chili et l'Australie dans le groupe B au Mondial.
En mars, les débuts de Costa avec l'Espagne contre l'Italie en amical (1-0) lui ont permis de devenir le cinquième joueur né au Brésil à jouer pour la "Roja", après notamment le milieu Marcos Senna, sacré champion d'Europe en 2008.
Costa "est un cas unique. Il est né au Brésil, mais il a été formé ici et il a montré dans ses clubs qu'il méritait d'être avec nous", s'est justifié Del Bosque.
Après des débuts au Portugal avec Braga, Diego Costa a été recruté en 2007 par l'Atletico, qui l'a prêté à plusieurs clubs espagnols avant qu'il ne s'impose vraiment à Madrid.
Son impact physique (1,88 m, 81 kg), sa combativité et son sang-froid devant le but en font un poison pour les défenses. Et une variante offensive intéressante pour la "Roja", dont le jeu de passes huilé est parfois trop stéréotypé.
- Lion et agneau -
"Il sera le meilleur apport pour l'Espagne au Brésil. Il est différent de tous les autres", a estimé Diego Simeone, son entraîneur à l'Atletico.
La presse espagnole est également conquise, car l'émergence de Costa a permis de régler un débat récurrent: la question de l'avant-centre à emmener au Brésil pour alterner avec le "faux N.9" Cesc Fabregas.
"C'est une bonne recrue. Il est combatif, bien dans sa tête et il est très bon lorsqu'il y a des occasions de contre-attaque", a expliqué à l'AFP le directeur du journal sportif As, Alfredo Relano.
Décrit comme un lion sur le terrain et un agneau en dehors, Costa semble en outre avoir conquis ses nouveaux partenaires. "C'est un joueur que j'aime", a dit de lui le défenseur du Barça Jordi Alba.
Un soutien dont il aura bien besoin pour résister à l'hostilité et la pression du public brésilien, même si Costa assure n'avoir pas coupé les ponts avec sa patrie d'origine.
"C'est le pays où je suis né et c'est là où je vais vivre quand j'arrêterai de jouer au football. J'espère que les gens vont comprendre et respecteront cette décision très difficile", s'est défendu l'attaquant.
Mais s'il venait à marquer contre la Seleçao et à gâcher la fête brésilienne, il n'est pas sûr que Diego Costa soit pardonné de sitôt...