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© AFP/Franck Fife
Le milieu de terrain français Samir Nasri et le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps lors du match contre l'Ukraine, le 15 novembre 2013 à Kiev
Trois jours après sa non-sélection pour le Mondial-2014, le cas Samir Nasri continue d'agiter le football français: le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps a porté plainte contre sa compagne qui l'avait copieusement insulté sur twitter.
L'attaquant de Manchester City n'est certes pas directement visé par la procédure, mais ce nouveau développement n'est qu'un épisode de plus de sa relation mouvementée avec les Bleus.
Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que la plainte avait été déposée. Selon RMC Sport, la procédure a été engagée auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris avec constitution de partie civile.
La Fédération française de football (FFF) n'a de son côté pas accompagné Deschamps dans ses poursuites mais a indiqué dans un communiqué le "soutenir pleinement (...) dans sa démarche", sans en préciser la nature exacte.
"Les réactions unanimes ont confirmé que la France entière condamnait de tels propos. La FFF considère que l'indignation unanime suffit à condamner un tel comportement", a-t-elle ajouté.
Les faits remontent à mardi quand Anara Antanes, mannequin qui partage la vie de Nasri, s'était emportée sur twitter en injuriant la France et Deschamps à l'annonce de l'absence du Mancunien de la liste des 23 pour la Coupe du monde.
"Nique la France, Nique Deschamps ! Quel coach de merde" ("Fuck France and fuck Deschamps ! What a shit manager !"), a-t-elle écrit alors que le joueur avait eu une réaction beaucoup plus mesurée sur le même réseau social: "Merci à tous vos messages de soutien c'est la vie une autre Coupe du monde à la maison, se qui ne tue pas rends plus fort (sic)".
- Polémiques -
Le joueur a eu beau faire profil bas depuis mardi en affirmant "respecter" le choix de Deschamps, l'affaire a été jugé suffisamment grave par le technicien français pour justifier une action en justice. D'autant qu'elle intervient à la suite de nombreuses autres polémiques auxquelles Nasri (26 ans, 41 sélections, 5 buts) a été mêlé depuis ses débuts en bleu en 2007.
Accusé de manquer de respect aux "anciens" (Henry, Gallas) à l'Euro-2008, Nasri avait été écarté du Mondial-2010 par Raymond Domenech. Son retour en grâce sous les ordres de Laurent Blanc (2010-2012) avait aussi mal tourné, puisqu'il avait été suspendu trois matches par la FFF à l'issue de l'Euro-2012 pour avoir proféré des insultes à des journalistes.
Deschamps avait accepté de le relancer en août 2013 mais il a finalement dû se résoudre à le priver du voyage au Brésil, lassé par ses prestations en dents de scie et surtout ses entorses à la discipline de groupe notamment entre les deux barrages contre l'Ukraine.
"Samir a eu des performances en équipe de France pas à la hauteur de celles qu'il réalise avec son club de Manchester City. Il est important et titulaire à Manchester City et ce n'est pas le cas en équipe de France. Et quand il est remplaçant, il n'est pas content, ça se sent et ça se ressent dans le groupe. Samir, je l'ai vu lors de sept matches et quatre rassemblements, je l'ai vu rentrer, débuter, ne pas jouer. J'ai vu", a tranché mardi le sélectionneur.
Revient ainsi en écho la terrible sentence délivrée par Domenech dans son livre "Tout seul": "Samir Nasri symbolise cette dérive des joueurs ne pensant qu'à leur gueule. Au sein d'un groupe, il vient toujours appuyer là où ça fait mal et révèle la faille au lieu de la colmater".
Quatre ans après les insultes de Nicolas Anelka contre Domenech au Mondial sud-africain, prélude à la fameuse grève de l'entraînement du 20 juin 2010, la France du football tient en tout cas son nouvel "enfant terrible".
Conscient de son discrédit, le joueur a d'ailleurs indiqué mercredi qu'il s'interrogeait sur son avenir international. "Je dois prendre un peu de temps maintenant pour penser à la sélection parce que ça fait deux fois qu'ils me privent d'une Coupe du Monde", a-t-il lâché.