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© AFP/YASUYOSHI CHIBA
Le stade de Maracana en mode répétition générale à deux semaines de l'ouverture des Jeux de Rio, le 26 juillet 2016
Le chantier pharaonique qui a abouti à la rénovation du mythique stade Maracana pour le Mondial-2014 a été entaché de nombreuses surfacturations, dénonce un enquête du Tribunal des Comptes de l'état Rio de Janeiro (TCE).
D'après des extraits du rapport d'enquête dévoilés dimanche soir par l'émission Fantastico de TV Globo, auxquels l'AFP a eu accès, les irrégularités ont provoqué un surcoût de 211 millions de reais (près de 90 millions de dollars au taux de change moyen de 2014).
Le Parquet de Rio a demandé vendredi que les entreprises de BTP Odebrecht, Andrade Gutierrez e Delta Engenharia, responsables du projet, remboursent environ 200 millions de reais au Trésor public.
La rénovation du temple du football brésilien a coûté 1,2 milliard de reais (plus de 500 millions de dollars), près du double du budget initial, fixé à 700 millions dans l'appel d'offre initial.
Selon le TCE, l'achat de certains matériaux a été clairement surfacturé. L'exemple le plus marquant est celui du ciment, trois fois plus cher que le prix du marché, entraînant un surcout total de 23 millions de reais.
Les documents montrent aussi que certains services ont été facturés deux fois, comme par exemple la location de grues.
La pose du toit est aussi entachée d'irrégularités: le projet initial prévoyait que la structure originale serait maintenue, mais une nouvelle a été posée.
Ce toit a les mêmes caractéristiques que celui du Soccer City de Johannesbourg, stade de la finale du Mondial-2010 en Afrique du Sud, mais a coûté cinq fois plus cher, explique TV Globo.
Sollicité par l'AFP, le géant du BTP Odebrecht, qui opère aussi comme concessionnaire privé du stade, a tenu à "réaffirmer son engagement à collaborer avec les autorités".
Odebrecht est l'une des principales entreprises visées par l'enquête tentaculaire "Lavage Express", qui a mis en lumière un système de corruption que les groupes brésiliens du bâtiment avaient monté pour truquer les appels d'offres de la compagnie pétrolière d'État Petrobras.
Le Maracana est resté à l'abandon pendant plus de trois mois, à cause d'un imbroglio politico-juridique qui oppose le concessionnaire au comité organisateur des JO-2016, mais a rouvert à titre exceptionnel mercredi dernier, pour une rencontre de Copa Libertadores entre Flamengo et le club argentin de San Lorenzo.