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Les retards dans les travaux des stades au Brésil pour le Mondial-2014 conduisent à des "risques", faute de temps pour les tests nécessaires, et donnent une "leçon" à la Fifa qui fera différemment pour la prochaine Coupe du monde, en Russie.
"Il y aura potentiellement des risques parce qu'on n'aura pas tout testé", a estimé Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fédération internationale (Fifa), en conférence de presse au stade Maracana, à l'issue d'une réunion du Comité d'organisation local (COL).
Le Françaisachevait un énième séjour au Brésil, de cinq jours à Rio de Janeiro, consacré au feuilleton des stades, dont trois sur les douze prévus sont encore en chantier (Sao Paulo, Cuiaba, Curitiba) et deux nécessitent encore des travaux ou retouches (Porto Alegre et Manaus).
"Tout était signé depuis longtemps, il n'y avait pas de surprise, les responsabilités de chaque partie étaient connues, par les villes hôtes, le COL et jusqu'au plus haut niveau (de l'Etat), a-t-il ajouté. Mais c'est arrivé, c'est une leçon, et nous agirons différemment pour la Russie en 2018, où il y aura aussi 12 villes hôtes, mais avec un seul stade privé".
Avec ces interminables retards, la Fifa aurait-elle dû se montrer plus sévère ? "Imaginez ce que les médias auraient dit, a rétorqué Jérôme Valcke en souriant. La fois où j'ai dit quelque chose d'un peu dur, j'étais la pire personne du monde ! Quand un pays a la chance d'être élu pour organiser la Coupe du monde, on ne peut pas la lui retirer, sauf catastrophe".
Il faisait allusion à l'épisode du "coup de pied au derrière", ses déclarations de mars 2012 destinées à stimuler les travaux au Brésil, et qui avaient courroucé le pays.
En début d'année, c'est Curitiba qui préoccupait le plus la Fifa, au point de lui donner un ultimatum pour la mi-février. La présidente Dilma Rousseff s'est engagée, le ville du sud a montré assez de progrès et la Fifa se dit satisfaite du rythme des travaux.
- Sao Paulo dans l'expectative -
Désormais, c'est Sao Paulo qui suscite le plus d'inquiétude, d'autant que la mégapole et capitale économique du pays doit accueillir le match d'ouverture, Brésil-Croatie, le 12 juin. Le problème, comme à Porto Alegre, c'est le financement des structures complémentaires.
"Pour Sao Paulo, on n'a pas encore de solution, mais je crois qu'on en trouvera une demain" (vendredi), a dit Jérôme Valcke. Je suis assez confiant, on a une entreprise solide, Odebrecht, qui travaille dessus, et je suis totalement confiant qu'elle livrera le stade à temps".
Le N°2 de la Fifa s'est montré fataliste: "On doit jouer à Sao Paulo, on n'a plus le choix ! Des milliers de personnes ont déjà leurs billets, des chefs d'Etat vont venir".
Le 18 mars, les responsables des travaux avaient annoncé que le stade pauliste serait livré à la Fifa pour le 15 avril, mais inachevé, tout en assurant qu'il serait prêt pour le tournoi.
Le président de la Fifa Sepp Blatter, depuis le Kazakhstan où il assistait au congrès de l'UEFA jeudi, s'est dit sûr que l'enceinte de Corinthians serait prête pour le Mondial.
Son secrétaire général, fataliste mais désormais également magnanime, a estimé que sans l'accident de grue qui avait coûté la vie à deux ouvriers en novembre, les retards n'auraient pas été tels.
Selon le président du club résident de Corinthians, Mario Gobbi, cité par le site du journal O Estado de Sao Paulo, ces structures temporaires "seront payées", mais "nous ne savons pas encore comment ce sera payé".
Concernant Porto Alegre, où le financement des structures complémentaires situées à proximité du stade Beira-Rio a été facilité par un vote politique local mardi, "nous avons besoin que les premiers 10.000 mètres carrés (sur les 140.000 totaux, ndlr) soient prêts d'ici le 15 avril pour les installations télévisuelles et les câbles, c'est notre priorité pour les trois prochaines semaines".
Une photo publiée mercredi sur le site de l'Internacional, le club résident, faisait état d'une aire de 2000 mètres carrés recouverts d'asphalte.
En soirée, quelques dizaines de personnes ont manifesté à Rio contre le Mondial.