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Le Brésil a "retourné la situation" sur Curitiba, maintenue ville hôte du Mondial par la Fifa, estime Luis Fernandes, secrétaire exécutif des Sports et homme de confiance de la présidente Dilma Rousseff au sein du Comité d'organisation, dans un entretien exclusif à l'AFP.
Q: Le maintien de Curitiba dans le tournoi est-il une victoire ?
R: "C'est une victoire parce qu'on a retourné une situation qui s'orientait vers l'exclusion d'une des villes hôtes. Pour nous, il était très important que la Coupe soit réalisée dans les douze villes hôtes, parce que ça apporte de la joie et du développement économique aux douze populations régionales. L'idéal, ç'aurait été que Curitiba n'arrive pas à ce point et que le stade soit déjà prêt. Donc, je ne sais pas si de manière générale on peut parler de victoire. C'est une victoire face à une circonstance négative qui s'est résolue".
Q: Quelles négociations ont précédé ce maintien par la Fifa ?
R: "Il y a trois systèmes de contrôle: celui du gouvernement, de la Fifa et du Comité d'organisation (COL). Les estimations furent convergentes sur les progrès très significatifs dans les travaux. Notre préoccupation à tous, c'est que ce rythme se poursuive pour que le stade soit livré dans la première quinzaine de mai, avec la qualité requise. Il y aura des matches-tests auparavant, fin mars et en avril".
Q: Quand seront inaugurés les autres stades ?
R: "Nous avons inauguré le stade de Porto Alegre ce jeudi. Le stade de Manaus est déjà prêt; on va voir quand l'agenda de la présidente lui permettra de participer à l'inauguration, et le gouverneur (de l'Amazonie, Omar Aziz, ndlr) souhaitera certainement qu'elle intervienne après le carnaval début mars. Ensuite, fin mars début avril, en fonction de l'agenda de la présidente, on inaugurera le stade de Cuiaba. Et en avril, le stade de Corinthians à Sao Paulo".
Q: Fan fest annulée à Recife: un point négatif ?
R: "Le Brésil entier va devenir une fan fest ! Les fans fests sont une partie de cette fête générale. C'est une initiative importante qui propose des conditions spéciales pour assister aux matches, avec une offre musicale et culturelle variée. On va voir si Recife va changer d'avis".
Q: L'augmentation du prix dans les bus de Rio début février était-elle une bonne idée?
R: "Qu'une partie de la population proteste contre l'augmentation des tarifs, ce n'est pas une particularité brésilienne: dans aucun pays du monde les usagers ne sont satisfaits quand les prix augmentent ! Et ce n'est pas un problème s'il y a des manifestations contre cela; le problème c'est quand il y a des violences dans ce contexte".
Q: La campagne pour les élections générales d'octobre peut-elle perturber l'organisation du Mondial ?
R: "Cela n'affecte pas l'organisation. Et nous avons un avantage: dans l'exercice du pouvoir exécutif où se trouvent les douze villes hôtes, il y a des représentants de pratiquement tout l'éventail politique. Tous sont engagés dans le projet de la Coupe du monde et ont intérêt à son succès. Je crois, j'espère que personne n'essaiera de prendre le thème de la Coupe du monde pour conduire sa campagne électorale. C'est un projet d'intérêt national".
Q: Quand un pays gagne la Coupe du monde, c'est toujours bon pour le président en place, non ?
R: "Je ne sais pas... Nous avons la maturité démocratique pour séparer le résultat sportif du choix électoral. Notre grand problème pour la Coupe du monde, c'est d'exorciser le spectre de 1950, quand on avait perdu en finale contre l'Uruguay ! Ce spectre nous poursuit et nous hante depuis 64 ans !"
Q: En France par exemple, le président Jacques Chirac avait bénéficié d'un effet Coupe du monde en 1998...
R: "1998 est un bon exemple: nous avions eu une élection présidentielle au Brésil. Le Brésil a perdu la finale du Mondial, et le président Fernando Henrique Cardoso a été réélu, alors la défaite de l'équipe n'a pas eu autant d'impact que cela".