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© AFP/Vanderlei Almeida
Un militaire regarde des écrans de contrôle depuis le nouveau Centre Intégré de Commandement et Contrôle (CICC), à Rio de Janeiro, le 22 janvier 2014
Le "cabinet de crise" de sécurité de Rio de Janeiro pendant le Mondial de football n'est pour le moment qu'une salle vide au centre de laquelle trône une grande table tactile interactive façon film d'espionnage.
Manifestation violente dans le centre? Bagarre générale entre supporteurs près du stade Maracana? Alerte terroriste à l'aéroport? Un simple toucher, et la table réagit, visualisant la zone rouge.
Sur l'écran d'un ordinateur, on voit le stade Maracana en temps réel.
A la moindre alerte pendant le Mondial (12 juin-13 juillet) un état-major intégré composé de chefs des différentes forces de sécurité, du gouverneur et du maire de Rio, se réunira dans ce centre névralgique ultra-moderne, situé au 3e étage du Centre Intégré de Commandement et Contrôle (CICC) de Rio de Janeiro.
Son rôle: "planifier d'éventuelles opérations d'urgence", a expliqué mercredi Humberto Freire de Barros, responsable national du Secrétariat extraordinaire des grands événements, lors d'une visite de la presse étrangère au CICC.
"Ce sera le plus grand dispositif de sécurité mis en place pour une Coupe du monde parce qu'il y a douze villes hôtes dans ce pays aux dimensions d'un continent", souligne M. de Barros.
Gestion intégrée la plus moderne du monde
"Plus d'un milliard de réais (315 millions d'euros) ont été investis par Brasilia en sécurité dont 214 millions (67 millions d'euros) dans la gestion intégrée de la sécurité la plus moderne du monde", souligne ce haut fonctionnaire du ministère de la Justice.
Au deuxième étage du CICC construit sur une aire de 10.600 m2, fonctionne déjà le "Centre intégré d'opérations de défense sociale".
© AFP/Vanderlei Almeida
Des journalistes visitent le nouveau Centre Intégré de Commandement et Contrôle (CICC), à Rio de Janeiro, le 22 janvier 2014
Il traite la routine de Rio et de sa banlieue, un monstre urbain à embouteillages monstres et forts indices de criminalité où cohabitent 12 millions d'habitants.
Inauguré le 31 mai 2013, peu avant la Coupe des Confédérations de football, il dispose d'un héliport et fonctionne 24h sur 24, sept jours sur sept. Il emploie plus de 600 policiers.
Le nez rivé sur un mur d'écrans de cinq mètres de haut sur 17 de long, où apparaissent simultanément des quartiers de la ville ou des cartes, les policiers militaires, civils et de la route scrutent le moindre incident.
"Ils reçoivent de 20.000 à 22.000 appels téléphoniques par jour, dont 3.000 donnent lieu à des interventions", explique Edvaldo Novaes, sous-secrétaire à la technologie au secrétariat à la Sécurité de Rio.
Pendant le Mondial, les 12 villes hôtes disposeront toutes d'un centre intégré relié par vidéo-conférence à ceux de Rio et de Brasilia, ce qui permettra d'intervenir rapidement où que ce soit, a ajouté M. Novaes.
L'expérience de la Coupe des Confédérations
La houleuse Coupe des confédérations de juin 2013 et les Journées mondiales de la jeunesse catholique (JMJ) avec la visite du pape François en juillet ont "servi d'expérience", selon ces responsables.
Le pays a été secoué par une fronde sociale historique, marquée par des affrontements violents, pour réclamer l'amélioration des services publics, la fin de la corruption et dénoncer la colossale facture publique du Mondial.
Les autorités se préparent à de nouvelles manifestations lors du Mondial.
"Nous faisons une évaluation permanente. Nous accompagnons les mobilisations pour que les gens puissent manifester de façon pacifique mais pour empêcher aussi tout acte de vandalisme", explique M. Barros.
D'ici la fin mars nous définirons le nombre d' hommes mobilisés dans le pays pour le Mondial. Il pourra changer en fonction des événements", a ajoute-t-il.
Son homologue à Rio de Janeiro, M. Roberto Alzir, souligne que depuis la Coupe des confédérations, la police suit de très près les réseaux sociaux.
"Nous savions que les manifestations étaient une menace, comme pour Rio+20 en juin 2012, mais nous n'avions pas prévu ce niveau d'intensité", reconnaît-il.