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© AFP/FRANCISCO LEONG
Franz Beckenbauer (au milieu), alors président du comité d'organisation du Mondial-2006 en Allemagne, le 24 octobre 2005 à Lisbonne avec Eusebio et Luiz Felipe Scolari
Beckenbauer, qui avait affirmé avoir travaillé gracieusement comme président du comité d'organisation du Mondial-2006 allemand, aurait en fait touché 5,5 millions d'euros selon l'hebdomadaire der Spiegel mercredi, dans une accusation aussitôt contestée par les avocats du "Kaiser".
Selon le Spiegel l'ancien joueur de l'équipe d'Allemagne et du Bayern Munich aurait en plus tenté de dissimuler cette somme au fisc.
Cette nouvelle affaire n'a apparemment rien à voir avec les autres enquêtes ouvertes contre Beckenbauer dans le cadre de l'organisation du Mondial-2006, si ce n'est qu'elle écorne encore un peu plus l'image d'un personnage emblématique du football allemand.
Les avocats de Beckenbauer ont présenté mercredi matin leur version affirmant, d'une part, que les sommes perçues résultaient d'une activité privée pour l'un des sponsors de la Coupe du monde, et d'autre part que l'argent avait été correctement déclaré au fisc d'Autriche, son pays de résidence.
L'information a en tout cas provoqué la colère du président de la Fédération allemande de football (DFB), Reinhard Grindel, qui a accusé Beckenbauer, 71 ans, et les organisateurs du Mondial-2006 d'avoir menti et trompé l'opinion publique.
Selon le site internet du Spiegel, c'est bien la DFB qui a versé l'argent à Beckenbauer, dans le cadre de contrats prévoyant de lui rétrocéder une partie des recettes réalisées grâce au sponsor Oddset, une société de paris sportifs qui a utilisé son image dans une campagne publicitaire.
L'argent aurait été pris sur une donation de 12 millions d'euros faite par Oddset au comité d'organisation.
- prestation
C'est exactement l'explication des avocats de Beckenbauer pour réfuter toute manipulation immorale. Selon eux, il s'agit bien d'un paiement pour une prestation publicitaire, et non pour le travail d'organisation du Mondial.
L'ancien président de la DFB, Theo Zwanziger, a également volé au secours de Beckenbauer: "Tout est en ordre, a-t-il dit. Ces versements n'étaient pas une rémunération pour le travail de Beckenbauer au Comité d'organisation". "On ne pouvait pas demander en plus à Beckenbauer, ajoute-t-il, de faire cadeau de sa valeur publicitaire".
Reinhard Grindel, l'actuel président de la DFB, n'a pas retenu cet argument: "Nous savions", dit-il, "que Franz Beckenbauer avait travaillé pour Oddset dans le cadre de la Coupe du monde. Mais nous ne savions pas jusqu'à présent qu'il avait touché pour cela une somme de 5,5 millions prise sur le budget de l'organisation du Mondial-2006. Evidemment, on ne peut pas dire dans ces conditions qu'il a travaillé à titre gracieux pour le Comité d'organisation", a déclaré le patron de la DFB dans un communiqué depuis Athènes, où il assistait au congrès de l'UEFA.
A propos des accusations de fraude fiscale, les avocats de Beckenbauer affirment que l'argent a été correctement déclaré en Autriche, mais que le fisc allemand a taxé la DFB au titre de l'impôt sur le paiement à un résident fiscal étranger. C'est cette somme que Beckenbauer a remboursée personnellement à la DFB, ce que confirmait l'article du Spiegel.
Dans des procédures complètement séparées, la justice suisse et la Fifa ont ouvert des investigations sur de possibles actes de corruption au moment de l'attribution du Mondial-2006, pour obtenir un vote favorable en faveur de l'Allemagne.
La candidature allemande l'avait emporté de justesse, par 12 voix contre 11, sur celle de l'Afrique du Sud. Franz Beckenbauer est directement visé par les soupçons d'achat de voix.