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Des Iraniennes célèbrent la qualification de l'Iran pour le mondial au Brésil le 18 juin 2013 à Téhéran
"Brésil nous voilà". Des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Téhéran mardi pour crier leur joie après la qualification de l'Iran pour le Mondial de football 2014, comme quelques jours plus tôt pour célébrer l'élection du président Rohani.
Dès le coup de sifflet final et le succès 1-0 en Corée du Sud dans le groupe A de la zone Asie, synonyme de qualification de la "Melli" pour le 4e Mondial de son histoire, les rues du pays se sont remplies d'hommes, de femmes et d'enfants, doublement heureux après la victoire électorale du religieux modéré Hassan Rohani à la présidentielle de vendredi, qui avait elle aussi fait exploser la rue de joie.
Selon les images de télévision, ces manifestations de bonheur étaient répandues dans l'ensemble du pays et pas uniquement à Téhéran, épicentre de ce séisme déclenché par les hommes de l'entraîneur portugais Carlos Queiroz.
Dans la capitale, les habitants ont aussitôt marqué leur joie en brandissant des drapeaux vert, rouge et blanc ou en faisant hurler les klaxons et les radios de leurs véhicules, sous le regard impassible des forces de l'ordre.
"Brésil, nous voilà": le slogan était évident pour un groupe d'ardents supporteurs de l'équipe nationale iranienne, parmi lequel Ehsan, 33 ans, descendu dans la rue "dès le coup de sifflet final de l'arbitre, pour ne pas rater la fête".
"Je n'oublierai jamais ces deux événements heureux successifs", a insisté Ehsan, en référence à l'élection du candidat modéré à la présidentielle, après deux mandats de Mahmoud Ahmadinejad qui ont notamment isolé le pays sur la scène internationale.
Cette qualification de la "Melli" a également été saluée par les plus hautes autorités du pays comme l'ayatollah Ali Khamenei ou M. Rohani.
"L'Iran sur le chemin de la victoire"
"La victoire de l'équipe nationale a rendu les gens heureux, et tout particulièrement les fans de ce sport. Je remercie ceux qui ont permis ce bonheur", a ainsi déclaré l'ayatollah Khamenei dans un communiqué.
"Je suis certain que cette victoire est le prélude à d'autres victoires majeures et à la présence décisive de la République islamique d'Iran dans tous les secteurs", a déclaré de son côté M. Rohani, également dans un communiqué.
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Un Iranien fête la qualification de l'Iran pour le mondial au Brésil le 18 juin 2013 à Téhéran
Sautant de joie dans la rue Vali Asr, parmi un groupe de jeunes, Mehran, 29 ans, faisait part lui de "sa grande surprise": "Je ne pouvais pas imaginer que nous pouvions battre la Corée du Sud (NDLR: demi-finaliste du Mondial 2002) devant ses propres supporteurs".
"J'espère que les difficultés économiques vont être résolues et que je pourrai me payer un billet pour le Brésil, pour voir jouer l'Iran", a expliqué de son côté Ziba, 28 ans. Un sentiment que semblait partager Bahar, un étudiant de 20 ans, affiche de Rohani à la main, selon qui "depuis l'élection de Rohani, l'Iran est sur le chemin de la victoire".
L'économie iranienne traverse de très grosses difficultés en partie liées aux sanctions occidentales imposées en raison du programme nucléaire controversé de la République islamique.
Selon le ministre des Sports, une cérémonie en l'honneur des héros devrait avoir lieu dès mercredi au stade Azadi de Téhéran, siège chaque année du fameux +derby+ du football de la capitale entre Persépolis, le club "populaire", et Esteghlal, considéré comme proche du pouvoir du Shah dans les années 70.
L'Iran a fait ses débuts dans une phase finale de Coupe du monde en 1978 en Argentine, mais n'avait pas réussi à se qualifier pour le second tour. La "Melli" avait ensuite dû attendre 20 ans pour remonter sur la scène mondiale, en France, occasion d'une mémorable victoire contre les Etats-Unis.
Lors de son 3e Mondial, en Allemagne, en 2006, l'équipe iranienne avait là encore échoué à se qualifier pour le second tour de la compétition, un drame pour un pays véritablement fou de football.