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"Un jour le MMA sera même plus grand que le football !": sorti des bas-fonds il y a 15 ans, le Mixed Martial Arts est devenu le sport de combat qui cartonne et séduit tous azimuts.
Du show, des superstars aux propos chocs (trash-talking), de la violence, de la diversité, de la nouveauté et de l'argent: le MMA se répand comme une traînée de poudre dans le monde du sport, jusqu'à nourrir des ambitions olympiques.
"C'est un sport en évolution, qui grandit de plus en plus et un jour le MMA sera même plus grand que le football ou le hockey-sur-glace !", lance avec conviction à l'AFP Teemu Packalen, ancien joueur de hockey finlandais, victorieux il y a quelques jours à Londres de son 2e combat sous label UFC (Ultimate Fighting Championship).
L'UFC, c'est le plus gros promoteur de MMA, un business de plus de 2 milliards de dollars quinze ans seulement après avoir été pris en main par les frères américains Frank et Lorenzo Fertitta. Grâce à une idée visionnaire: voir les combats sur un système payant à la demande, le pay-per-view.
Durant les 5 dernières années, l'UFC a doublé son nombre de combattants. Aujourd'hui, ils sont quelque 500 sous contrat, venus du judo, de la lutte mais désormais aussi de sports co comme le foot, le rugby ou même le squash.
- Jackpot et propos chocs -
Il y a une multitude de promoteurs et après l'UFC, pointe le Bellator, créé en 2008 et qui compte une grosse centaine de combattants de MMA.
Le MMA, c'est un mix de plusieurs arts martiaux. Dans une cage appelée l'octogone, deux combattants s'affrontent pieds nus, sans casque, sans gant mais avec des protections équivalentes à des mitaines, et selon des règles internationales unifiées. Tous les coups ne sont pas permis mais l'adversaire peut être frappé quand il est au sol, y compris à la tête.
La victoire se fait par KO, par arrêt du combat sur décision de l'arbitre, par soumission (sur étranglement, clé de bras ou clé de jambes) ou sur décision des arbitres à l'issue des 3 rounds (5 pour les matches phares).
Sanguinolent, évidemment. Mais pas plus dangereux que la boxe, dit-on dans le milieu.
"C'est un sport qui mérite sa place. Il y a un certain niveau de risques dans ce sport mais ce n'est pas différent de ce que vous voyez en boxe. Nous devons éduquer les gens pour qu'ils comprennent ce sport", argue James Elliott, vice-président et manager général de l'UFC pour l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient.
Le MMA fascine aussi par son aspect sport-spectacle. Et pas seulement durant l'événement.
La superstar actuelle est Conor McGregor, un Irlandais tatoué de la tête aux pieds et adepte du trash-talking. Celui qui a lancé qu'il aurait "botté le cul" de Jésus s'il avait eu à l'affronter, reçoit quelque 500.000 dollars par combat. Avec un intéressement sur les pay-per-view, ce qui monte ses gains à plus de 5 millions de dollars à chaque combat.
"Il faut vendre son combat, si tu ne fais pas vibrer les gens, ils s'en foutent de toi. A un moment donné il faut que tu fasses en sorte que les gens aient envie de payer pour venir te voir combattre et ça passe par du trash-talking", explique le Français Thibaut Gouti, qui a combattu pour la première fois avec l'UFC fin février à l'O2 Arena de Londres lors d'une +fight night+.
- Dopage et JO -
La soirée a été un véritable succès. Deux millions de dollars de recettes avec le pay-per-view et près de 17.000 personnes en ébullition, dont des personnalités comme le réalisateur Guy Ritchie.
Une ambiance sport-spectacle avec 13 combats dont le dernier a soulevé les foules, avec le Britannique Michael Bisping, 37 ans, victorieux du Brésilien Anderson Silva, 40 ans.
Silva a fait beaucoup parler de lui en dehors de la cage depuis un an suite à un contrôle positif. Car le dopage est devenu un vrai problème dans le MMA et l'UFC a recruté une pointure, l'Américain Jeff Novitzky, l'homme qui fit tomber la sprinteuse Marion Jones.
"Le MMA n'est pas une exception mais ce qui est l'exception c'est l'importance que cela prend. Les produits dopants vous rendent plus fort, plus grand et plus rapide et les coups sont plus puissants. Un athlète qui prend un coup de poing dans la tête par quelqu'un dopé aux stéroïdes ou à l'EPO, peut être vraiment en danger", argue Novitzky.
L'ancien agent fédéral américain a mis en place 700 contrôles par an, chaque athlète pouvant être contrôlé jusqu'à 6 fois par an.
L'UFC n'a de cesse de faire évoluer le MMA. La prochaine étape pour Lorenzo Fertitta concerne les JO.
"Dans les 10 prochaines années, je pense qu'il y aura une forme de MMA aux jeux Olympiques", assure le boss.