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© AFP/PATRICK KOVARIK
Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, le 22 avril 2016 à Paris
A 100 jours des jeux Olympiques de Rio, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, s'attend à de "très beaux Jeux", en dépit de la crise politico-économique que traverse le Brésil.
Q: Question obligée... A 100 jours de l'ouverture des Jeux, quelle équipe de France se dessine?
R: "Aujourd'hui, malgré l'incertitude liée aux qualifications, notamment des équipes de sports collectifs (volley messieurs, basket messieurs et dames), on sait que l'on pourrait avoir la délégation la plus importante de l'histoire. Entre 360 et 400 athlètes, soit plus que les 352 de Barcelone. Mais en 1992, la sélection était ouverte, il n'y avait pas de quotas internationaux. Aujourd'hui, les sportifs doivent gagner leur sélection. La progression de participation est liée à une performance sportive. Dans toutes les disciplines, c'est extrêmement difficile de se qualifier. On aura donc une équipe de France très compétitive."
Q: Et en termes de médailles?
R: "Nous avons remporté 34 médailles à Londres, plus une sur tapis vert (NDLR: le bronze du relais 4x100 m en athlétisme, après la disqualification du relais américain pour dopage de Tyson Gay), dont 11 en or. L'objectif est de faire aussi bien, voire mieux. On a un potentiel de 40 médailles, entre 12 et 15 en or. Mais parfois, au centimètre près, au centième près, tu passes de la 1re à la 4e place. Ce n'est pas une science exacte. On ne peut parler que de potentiel et faire le bilan à la fin."
Q: Avez-vous fixé une ligne aux fédérations quant à la philosophie de leurs sélections. Larges, pour donner aux jeunes de l'expérience, ou plus resserrées, pour viser avant tout des places de finalistes ou des médailles?
R: "Il ne s'agit pas d'une sélection pour un Championnat du monde. On part du principe que l'objectif, c'est l'accession au minimum en demi-finale".
Q: Quel sera le poids de la candidature de Paris aux JO-2024 pendant les Jeux?
R: "La vie de la délégation ne va pas changer. Une fois que leur épreuve sera passée, il se peut que certains soient amenés à satisfaire des obligations promotionnelles, parce qu'ils sont aussi des ambassadeurs de la candidature. Mais ils seront aussi des ambassadeurs par leur comportement, leur performance, leur charisme: nous serons davantage observés par le monde, du fait de cette candidature. Mais il faut aussi respecter le fait que ce sont les JO de Rio. La question n'y sera pas ce que l'on propose pour 2024, ce n'est pas le moment."
Q: Le Brésil traverse une crise politique et économique. Êtes-vous inquiet pour le déroulement des Jeux?
R: "Qui peut prévoir quel sera le contexte politique le 5 août? Je suis plus inquiet face au contexte économique, qui a amené a réduire certains dispositifs liés aux spectateurs. Pour qu'une épreuve soit génératrice d'émotion, il faut qu'il y ait du monde. Pour moi c'est le paramètre le plus pénalisant. Dans mon sport par exemple (NDLR: l'aviron), on a supprimé une tribune flottante. Mais je peux comprendre les raisons économiques qui ont conduit à ça. Le format initial promettait des JO fantastiques, on aura de très beaux Jeux, avec quelques regrets."
Q: Vous pensez donc que les Jeux seront réussis?
R: "Je crois que le sens de la célébration sportive va l'emporter. On l'a vu pour le Mondial de foot. Il y a eu des manifestations avant, et quand le coup d'envoi du premier match a été donné, la fête sportive a pris le dessus. Le Brésil travaille d'arrache-pied depuis 2009, il a à coeur de réussir les Jeux. Il va les réussir, même si ils ne seront pas au niveau auquel il avait pensé les mettre au départ, mais ils vont quand même être formidables."
Propos recueillis par Françoise CHAPTAL