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Equipe sans moëlle et club sans tête, Marseille doit encore assurer son maintien dans cette saison infernale, dimanche contre Bordeaux (21h00) pour la 33e journée, et gagner enfin à domicile en Ligue 1.
Et pourtant ça n'explose pas. Sept mois sans victoire à la maison en championnat, une 13e place et six maigres points au-dessus de la relégation, auraient pu déclencher une tempête terrible. Mais l'OM devrait affronter les Girondins dans un stade Vélodrome qui semble se demander si ça vaut encore le coup de râler.
Les supporteurs ont remonté les bretelles des joueurs jeudi, lors d'une rencontre organisée par le club avec sept d'entre eux (Cabella, Mendy, Batshuayi, Thauvin, Rolando, Dja Djédjé et Nkoudou). Les groupes semblent décider à ne pas pourrir l'ambiance comme lors de la défaite contre Rennes (5-2), où on frôla l'invasion du terrain, mais des éléments incontrôlables pourraient toujours se distinguer.
La préfecture des Bouche-du-Rhône a prévu un dispositif légèrement renforcé pour le match mais se veut rassurante, tout comme le club.
Pour éviter une nouvelle explosion l'équipe de Michel serait bien inspirée d'offrir une victoire à son public. Il ne l'a plus vu gagner en L1 depuis le 13 septembre contre Bastia (4-1), et n'a assisté entre-temps qu'à trois maigres victoires, en Europa League (2) et en Coupe de France (1).
- Situation figée -
Faute de gagner en L1, sur n'importe quel terrain, depuis le 2 février (1-0 à Montpellier), l'OM s'est enfoncé au classement et dans la crise. Pourtant la tempête des dernières semaines n'a renversé personne.
La réunion du triumvirat à Zurich a figé la situation comme Karim Rekik parfois dans sa surface de réparation, un des symboles malheureux de cet OM apathique.
L'actionnaire Margarita Louis-Dreyfus a confirmé Michel au poste d'entraîneur et Vincent Labrune à celui de président. Elle a demandé l'union sacrée aux supporteurs jusqu'à la fin de la saison.
Car paradoxalement, l'OM peut encore gagner quelque chose cette année, ce qui serait une incroyable conclusion à cette saison épouvantable, bien dans le style de ce club pas comme les autres. Il reste une demi-finale de Coupe de France à jouer chez un mal classé de Ligue 2, Sochaux (16e), le 20 avril, et donc peut-être une finale, contre Lorient ou... le Paris SG.
Les choix de Michel, qui assure pouvoir renverser la situation, seront scrutés contre Bordeaux. Titularisera-t-il Michy Batshuayi, le meilleur buteur olympien (14 buts en L1), qu'il a souvent écorné pour son manque de réussite ?
- Michel conforté -
Le technicien espagnol est privé de son meilleur joueur, Lassana Diarra, encore blessé (genou), mais récupère Nicolas Nkoulou en défense centrale.
Conspué, sans solution, Michel reste droit dans la tempête, conforté, sinon réconforté, par "MLD", la propriétaire. "C'est elle qui prend les décisions les plus importantes", a-t-il dit, assurant que sa relation avec Labrune "est bonne", ce qui ressemble à de la "comm'".
A propos de comm', l'OM n'honorera pas un de ses plus illustres joueurs, Josip Skoblar, au Vélodrome contre Bordeaux mais a préféré le faire à la mairie de Marseille, vendredi.
Fait Chevalier de l'Ordre national du Mérite, "l'Aigle dalmate", recordman des buts sur une saison de championnat de France (44 en 1971), auteur du premier doublé Coupe-Championnat (1972), a défendu l'institution, son président comme son entraîneur.
"Ce que l'OM traverse aujourd'hui tous les grands clubs l'ont connu", a-t-il dit, saluant "deux choses bien faites: ne pas virer (Marcelo) Bielsa après ses déclarations (...) et laisser Michel finir la saison. Quand on touche à l'entraîneur on touche à la plus grande autorité du club, il faut le laisser travailler".
Symbole de l'OM "Droit au but", Skoblar aurait-il fait tache dans cette saison droit dans le mur ?