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Cinq jours après la déflagration causée par le départ de Marcelo Bielsa, le président de l'OM Vincent Labrune a pris la parole pour la première fois jeudi, se disant "déçu" par la défection surprise de l'Argentin, tout en reconnaissant son "héritage".
Eteindre l'incendie. "Je ne dis pas que ce n'est pas grave, c'est malheureux, mais l'OM est une grande institution et a déjà vécu ça", a dit Labrune lors d'une conférence de presse avant de rencontrer les représentants des supporteurs, toujours au centre d'entraînement de la Commanderie.
Les premières questions ont porté sur le fameux coup de théâtre. Mais le mystère du changement de dernière minute qui a poussé "El Loco" à sa démission fracassante reste entier. Le problème contractuel est "plus un prétexte qu'autre chose", a estimé Labrune.
Le président de l'OM "pense que sa décision était prise avant mercredi", jour de la fameuse réunion qui a déclenché le courroux de Bielsa, selon les explications données par le coach samedi soir pour justifier sa démission dès la 1re journée de Ligue 1, après une défaite contre Caen (1-0).
Le dirigeant est revenu sur son "incompréhension" et sa "stupéfaction" face à la démission de Bielsa, reconnaissant qu'il n'était "absolument pas au courant".
- 'Un héritage' Bielsa
Il a également évoqué sa "déception" face à une décision "pas à la hauteur de l'investissement fait sur" Bielsa, et regretté "la forme" (+J'aurais préféré qu'il me le dise plutôt que de me passer une lettre+) comme "le fond, car on avait bâti cette équipe ensemble". Mais "de la colère, absolument pas".
Labrune a même défendu une partie du travail du technicien qu'il avait voulu pour l'OM, évoquant "la façon de jouer, la mentalité des joueurs (qui) a changé quasiment du tout au tout: la révolution culturelle et structurelle a bien eu lieu".
L'Argentin "nous a apporté beaucoup en terme de professionnalisme, de rigueur, de méthode, il laisse malgré tout un héritage", a insisté Labrune, ajoutant que "le passage de Marcelo Bielsa à l'Olympique de Marseille (...) était une bonne chose".
Le jeu offensif prôné par le technicien a rempli le stade Vélodrome, y faisant souffler "un grain de folie".
L'an dernier, l'OM "a fait une saison spectaculaire, même si on n'a pas rempli nos objectifs" en terminant 4e, à une place de la Ligue des champions.
Son successeur devra suivre la même voie, notamment "faire fructifier notre actif joueurs".
Mais quel successeur? "En préambule", Labrune a tout de suite prévenu qu'il ne rencontrait "absolument pas" les journalistes "pour donner le nom du prochain coach de l'Olympique de Marseille".
- Un successeur étranger -
Le club s'active toujours sur le marché des transferts des techniciens, et "a toute confiance" en Franck Passi, ex-adjoint de Bielsa promu numéro 1, pour guider l'équipe, dès dimanche à Reims pour la 2e journée.
Labrune a précisé que l'actionnaire, Margarita Louis-Dreyfus, ne donnerait pas d'enveloppe supplémentaire pour le recruter. Il a laissé entendre que le successeur serait étranger. "Ce n'est pas une question de passeport, mais de philosophie", a-t-il expliqué.
L'OM cherche un homme capable d'entretenir la flamme offensive de Bielsa, et "en France, je n'ai pas l'impression que le championnat soit très spectaculaire, même s'il est efficace", lâche Labrune.
Le club a bien une "short-list", mais n'est "pas pressé", ajoute le président, précisant que le maintien de Passi jusqu'à la fin de la saison "n'est pas ce qu'on a prévu quand on lui a demandé de prendre le relais".
Le nouveau technicien devra-t-il s'engager à ne pas critiquer à boulets rouges sa direction comme l'avait fait le Rosarino l'an dernier? "Marcelo Bielsa est unique, dans sa relation avec un président il est seul dans ce registre!"