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L'Ethiopien Kenenisa Bekele, l'un des plus grands noms des longues distances, est le favori de son tout premier marathon, dimanche à Paris, où il veut ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière.
Favori pour sa première expérience: c'est à cela qu'on reconnaît l'aura d'un champion, et celle de Bekele est immense.
Champion olympique du 10.000 m à Athènes en 2004, avant un doublé 5000-10.000 à Pékin quatre ans plus tard, il a été gêné depuis par une blessure récurrente au mollet, finissant seulement quatrième du 10.000 m aux Jeux de Londres et manquant les Championnats du monde en août dernier.
Quintuple champion du monde et actuel détenteur de deux records du monde sur piste (5000 et 10.000 m), il donnera à Paris un premier aperçu de sa capacité ou non à réussir sa transition vers la distance mythique.
"J'ai une bonne chance de gagner, je me suis bien préparé. Je vais courir pour gagner, je ne peux pas me permettre de perdre", a-t-il déclaré à l'AFP depuis l'Ethiopie, avant de rejoindre Paris vendredi en matinée.
Le voyage vers la France n'a visiblement pas entamé la confiance de l'Ethiopien, malgré une nuit blanche, qui affiche même clairement des ambitions chronométriques élevées.
Bekele arrive confiant, porté par des séances d'entraînement réussies et un avant-goût de victoire sur route, décrochée de manière magistrale en septembre dernier: il avait marqué les esprits en remportant le semi-marathon de Newcastle (Great North Run) devant le Britannique Mo Farah, son successeur sur le trône des 5000 et 10.000 m.
A 31 ans, Bekele espère bien marcher sur les traces de ses emblématiques compatriotes Abebe Bikila, double champion olympique (1960-1964), et "l'Empereur" Haile Gebreselassie, 40 ans, qui ont réussi avec brio leur passage de la piste au marathon.
- Plus de 240 km par semaine -
Bekele, en grand champion, a préparé cette transition avec professionnalisme, avec par ailleurs la volonté de transformer son centre d'entraînement de Sululta -qu'il a ouvert fin 2012- en un rendez-vous de niveau mondial attirant les meilleurs sportifs étrangers.
C'est sur cette piste synthétique couleur brique, au milieu des collines verdoyantes dominant la capitale Addis Abeba, dont le centre est à 10 km, que le champion a préparé son coup.
Bekele affirme avoir parcouru plus de 240 kilomètres par semaine au plus fort de son entraînement en haute altitude.
"Ce serait génial que je remporte mon premier marathon, ce serait une grande réalisation pour moi", affirme-t-il.
Il lui faudra néanmoins compter avec une opposition affamée, au premier rang de laquelle son compatriote Abdullah Shami, 39 ans, dont le record personnel est de 2 h 05 min 42 sec.
Le parcours du marathon de Paris, avec une fin d'épreuve difficile, n'est pas de ceux qui laissent penser qu'un record du monde de la discipline y soit possible (2 h 03 min 23 sec par le Kényan Wilson Kipsang en 2013 à Berlin).
"Si je le peux, je tenterai le record du monde si les conditions le permettent. Il faut que tout soit combiné, si la météo n'est pas bonne, si les conditions avec le vent ne le permettent pas, non ce ne sera pas possible. Mais ma condition et la météo prévue pour le moment, tout cela est bon: C'est une bonne combinaison".
Mais le record de l'épreuve (2 h 5 min 10 sec par le Kényan Stanley Biwott en 2012) pourrait être en danger.
Nul doute que si Bekele parvenait à le battre, l'Ethiopien lancerait un mois d'avril palpitant. Une semaine après Paris, tous les regards seront en effet braqués sur Londres, où le Britannique Mo Farah fera lui aussi ses grands débuts sur le marathon.