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"Hala Madrid"!! Le cri des fan du Real l'a emporté samedi soir à Madrid. "La onzième est la", ont-ils chanté après leur victoire en Ligue des Champions face à l'Atletico, l'autre grand club de la capitale espagnole, promise à une nuit de fête en attendant ses champions.
Après une finale éprouvante nerveusement, Monica Gonzalez, 25 ans, n'arrive plus à parler. "Je n'ai pas de mots", dit cette jolie blonde portant une écharpe du Real Madrid, alors que son fiancé Jaime de Francisco, ne cache pas sa tristesse.
Elle est "du Real" et lui de "l'Atleti", mais ils ont assisté à la finale bras dessus bras dessous, dans un pub de la place Santa Ana, dans le centre de Madrid.
Dans ce bar "mixte", les clients ont semblé traverser tous les états d'âmes, en seulement deux heures.
"Le Real mène!", disait au démarrage Monica...
"Mais non, c'était un coup de bol!", répliquait son compagnon, Jaime.
Pendant ce temps, au nord de la ville, le délire s'emparait des 50.000 supporteurs du Real Madrid remplissant à moitié leur stade du Santiago Bernabeu, dans un quartier aisé de la ville.
Pressés de remporter une 11e coupe, là-bas sur la pelouse de Milan, ils font deux fois plus de bruit que pour une rencontre habituelle, en suivant le match sur quatre écrans géants...
Vers minuit et demi, non loin de là la place emblématique de Neptuno, celle des supporteurs de l'Atletico, était esseulée, tandis que les fans du Real emplissaient peu à peu celle de la fontaine de Cybèle, face à la mairie.
Tout autour, des klaxons se faisaient entendre, tandis qu'une sono crachait de la techno et des dizaines de jeunes en liesse se déhanchaient.
"Je suis très émue, c'est deux coupes en trois ans, c'est génial", disait Monica après avoir retrouvé ses esprits.
Quelques heures plus tôt, au bar "El doblete" du stade Vicente-Calderon de l'"Atleti", dans le quartier modeste d'Arganzuela, les supporteurs rouge et blanc avaient peut-être senti le coup venir... Car avant même la rencontre, Ramos s'y faisait préventivement insulter...
Ignacio Zuazo, serveur de 20 ans, s'y sentait "ému, nerveux, impatient" alors que toute sa famille se trouvait à Milan pour soutenir les rouge et blanc...
Le Real et l'Atletico, c'est "le frère riche et le frère pauvre", dit-on à Madrid.
Et il y a deux ans déjà, à Lisbonne, le premier a battu le second, 4-1, au terme de la première finale entre deux clubs d'une même ville de l'histoire de la C1.
- Un frère pour le Real, l'autre pour l'Atleti -
Dès samedi matin, des dizaines de groupes de supporteurs en tenue de rigueur avaient déambulé dans les rues de Madrid en fête.
Pour faire bonne mesure, la capitale espagnole aux 3,2 millions d'habitants avait affiché autant que possible les écussons des deux clubs côte à côte.
Ils flottaient sur les drapeaux ondoyant sur la façade du gouvernement régional. Se collaient jusque sur les "plumcakes" des pâtisseries huppées...
Et pour prévenir les éventuels problèmes de cohabitation, plus de 1500 agents de police avaient été mobilisés dans la capitale jusqu'à lundi. L'équipe de Zinédine Zidane est d'ailleurs attendue au petit matin pour une parade dans le centre, comme c'est la tradition.
"Eux aussi (l'Atleti) l'ont mérité, ils ont presque mieux joué. Je suis contente parce que mon équipe a gagné, mais finalement, cela aurait pu être n'importe laquelle des deux", disait Monica après avoir quitté la place de Cybèle.
Avec son ami, ils y ont dansé ensemble.
Au début du match, elle avait prédit le résultat: "Il y a beaucoup de rivalité, mais au final, la coupe, elle restera dans la ville"!.