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© AFP/Philippe Desmazes
Le PDG de la société Booster Veines Sport (BV Sport), Sports), Salvatore Corona, présente une nouvelle "chaussette de récupération" qui sera utilisée par des membres de l'équipe de France d'athlétisme aux prochains JO à Saint-Etienne le 10 octobre 2013
De Prost à Zidane, nombreux sont les sportifs qui ont adopté les "chaussettes de récupération" de Booster Veines Sport (BV Sport), "made in France" depuis vingt ans dans une petite entreprise de la Loire.
Quadruple champion du monde de Formule 1, Alain Prost en a été le premier ambassadeur. "D'après lui, il gagnait un dixième de seconde par tour de piste" grâce au confort apporté par ces chaussettes de contention à haut niveau technologique, raconte le PDG de la société depuis 2007, Salvatore Corona.
Puis ce fut l'épopée de la Coupe du monde de football de 1998, gagnée par les Français équipés de ces fameuses chaussettes.
Malgré ce succès, de 1998 à 2006, l'entreprise vivote. "Avant que je ne me laisse tenter pour en prendre la direction, je ne voyais pas l'intérêt car, pour moi, le +bas à varices+, c'était pour les mamies", raconte l'entrepreneur.
Puis il prend conscience de son potentiel commercial. "Les ventes n'étaient réalisées qu'auprès des sportifs. Lorsqu'on a le savoir-faire, il faut le faire savoir", estime-t-il.
Oublié, donc, le terme de "bas", un poil vieillot, pour développer la marque sous le nom de "Booster".
C'est "devenu un terme générique au même titre que Frigidaire", assure le PDG. Sur le plan stratégique, il a rendu le produit accessible au sportif du dimanche. Et l'a dépoussiéré avec un style accrocheur, des couleurs à la mode, un nouveau design pour être "visuellement acceptable", ainsi que de gros efforts de communication.
"Nous avons commencé à équiper la quasi-totalité des clubs de Ligue 1 et 2. Et à un moment où le footballeur français a commencé à émigrer, avec succès, à l'étranger, nous sommes entrés dans les grands clubs européens".
BV Sport équipe désormais plus de 2.500 athlètes de haut niveau, dont 230 champions du monde ou champions olympiques dans de nombreuses disciplines.
Lionel Potillon, ancien défenseur de Saint-Etienne et aujourd'hui un dirigeant du club, explique qu'il portait ces bas "essentiellement" pour la récupération.
"Lorsque l'on termine un match, le fait de mettre des chaussettes de récupération, accélère et facilite celle-ci, surtout que l'on est longtemps dans les transports, les avions ou les bus", ajoute-t-il.
"De nécessaire il y a encore cinq ans, c'est devenu indispensable quand on sait que l'on est amené à jouer tous les trois jours".
Alors que la fabrication était sous-traitée à Lille au départ, la recherche et développement se fait désormais en interne. Les produits sont testés par des athlètes de haut niveau et des vendeurs, bons sportifs, avant d'être distribués dans un millier de points de vente en France.
Quelque 70% des produits - 100% de ceux destinés au haut niveau et au domaine médical - sont fabriqués depuis quatre ans dans le quartier de Montreynaud, une zone franche dans la banlieue de Saint-Etienne, où l'entreprise, lauréate en décembre du prix "Stars et métiers", bénéficie d'exonérations de charges.
"Cela ne permet pas d'être compétitif par rapport à ceux qui fabriquent en Chine, mais de rester qualitatif à l'extrême, de garder un minimum de compétitivité et de continuer à faire du +Made in France+", explique Salvatore Corona.
"Les gammes textiles sont, en revanche, produites en Italie et en Allemagne car l'outil industriel a disparu dans notre pays".
A l'origine, BV Sport est née de la rencontre entre Serge Couzan, médecin angiologue et directeur d'une thèse sur les problèmes de circulation sanguine chez les sportifs, et Michaël Prüfer, champion olympique de ski sur kilomètre lancé à Albertville en 1992.
Ensemble, ils ont travaillé sur les tissus élastiques de contention adaptés aux sportifs, afin de maintenir les mollets et les cuisses plutôt que de compresser les chevilles comme c'était le cas traditionnellement. L'objectif est d'améliorer confort, performances et récupération avec trois produits différents, encore brevetés à ce jour.
Alain Prost les a adopté, bien avant la rencontre de Couzan et Prüfer avec le docteur Jean-Marcel Ferret, médecin de l'équipe de France de football.
Et aujourd'hui, le "Booster" a la côte.
De 150.000 euros en 2007, avec un seul salarié multi-tâches, le chiffre d'affaires atteint aujourd'hui quatre millions d'euros, pour un effectif de 25 personnes basées à Saint-Etienne.