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Sa victoire au plus grand tournoi de lutte de Mongolie lui rapporté une Toyota Land Cruiser. Mais bien plus prestigieux encore, Enkhtuvshingiin Oyunbold a gagné le titre de "Lion national".
Après huit combats sans défaite à 22 ans, Oyunbold est le plus jeune champion à avoir jamais remporté le Tournoi national de lutte du Naadam.
L'importance de la lutte traditionnelle mongole -- la "bokh" -- est indépassable: depuis des siècles, elle est l'une des "trois vertus viriles" avec le tir à l'arc et l'équitation.
Et un sujet inépuisable de conversations au "pays des steppes", où elle tient du sport comme du loisir.
Comme 800 ans plus tôt, le festival annnuel du Naadam est le temps fort de ces épreuves.
Tout parent mongol ou presque espère qu'un jour son petit garçon deviendra un lutteur, convaincu que cette discipline rend les hommes forts, patients et tolérants.
Les lutteurs mongols pratiquent souvent d'autres sports de combat comme le judo, la lutte libre ou le sumo.
Plus de 70% des médaillés olympiques de Mongolie sont des lutteurs, et les trois plus hauts "gradés" en sumo, pourtant spécialité japonaise, viennent également de Mongolie.
Navaanii Khureltogoo, une femme de 60 ans qui a assisté aux épreuves de lutte du Naadam au stade d'Oulan-Bator, est ravie de l'essor des jeunes champions.
"Ils sont passés par des années de dur entraînement physique et mental", explique-t-elle à l'AFP.
Le tournoi, qui a vu 512 prétendants s'affronter durant deux jours, "montre le caractère de nos hommes, leur splendeur, leur puissance et leur endurance", dit-elle.
Les lutteurs s'exercent à l'air libre, sous l'oeil vigilant de leurs entraîneurs.
"C'est très difficile de prédire qui va gagner, car tous sont bons à l'entraînement", dit l'un deux, Khadbaatar Munkhbaatar, 35 ans, ancien "Lion national" en 2007.
"Les Mongols ont coutume de dire que le plus chanceux vaincra", ajoute-t-il depuis son "gal", sa base d'entraînement.
Tois jours avant l'ouverture du festival, il est allé avec d'autres prétendants méditer dans les montagnes, cherchant l'inspiration auprès de Naadam Tenger, sorte du dieu du Naadam.
La dimension spirituelle de la discipline apparait clairement lorsque les lutteurs se livrent, avant et après le combat, à la "danse de l'aigle", agitant leurs bras comme s'ils battaient des ailes.
"Il y a des lutteurs très chanceux au Naadam", dit M. Oyuntogtokh, un "fan" âgé de 40 ans.
"Je crois qu'il y a un Naadam Tenger qui protège ceux qui gagnent", assure-t-il.