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© AFP/FABRICE COFFRINI
Siège du CIO à Lausanne, le 22 novembre 2011
Deux mois après les JO de Rio et l'exclusion d'une grande partie des sportifs russes, la famille olympique, à l'initiative du Comité international olympique (CIO), se réunit samedi en sommet à Lausanne pour plancher sur une réforme du système de lutte contre le dopage et de son bras armé, l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Comment rendre cette lutte antidopage "plus robuste, efficace et indépendante" ? Tel est l'ambitieux sujet sur lequel l'état-major du CIO, derrière son président Thomas Bach, ainsi que les principaux responsables du sport mondial vont plancher samedi matin (de 9h00 à 13h00) à huis clos, dans un palace lausannois.
Pour ce faire, M. Bach a convié les responsables des principales fédérations olympiques, dont le patron de l'athlétisme mondial Sebastian Coe (IAAF) et son homologue du football Gianni Infantino (Fifa). Les présidents des comités olympiques russe, chinois et américain vont également s'asseoir autour de la table ainsi que le président de l'AMA, le Britannique Craig Reedie.
Dans le viseur du CIO, l'AMA est accusée d'avoir tardé à enquêter sur le dopage en Russie, malgré les preuves, mais aussi son mode de gouvernance. A cela s'est ajouté récemment le piratage par des hackers russes du groupe Fancy Bears de son système ADAMS renfermant toutes les données sur les athlètes.
Les pirates ont alors jeté en pâture les autorisations à usage thérapeutique (AUT) accordées à de nombreux athlètes, parmi lesquels les soeurs Williams, la gymnaste américaine multimédaillée Simone Biles ou les cycliste britanniques Chris Froome et Bradley Wiggins.
"Nous allons faire quelques propositions constructives", a confié Thomas Bach à l'AFP. "Déjà l'an passé, bien avant tout ce qui s'est passé, nous avions fait une proposition de rendre le système antidopage indépendant des organisations sportives", a-t-il ajouté.
- Qui prononcera les sanctions? -
Dès octobre 2015, lors de son dernier sommet olympique, le CIO avait en effet souhaité que les contrôles antidopage soient retirés des mains des fédérations sportives internationales, comme c'est le cas actuellement, pour être confiés à une instance indépendante.
A l'époque, le CIO avait souhaité que l'AMA "revisitée" hérite de cette mission. Mais la donne a depuis lors changé et certains ont évoqué la possibilité de confier cette mission à une structure distincte de l'AMA.
M. Bach avait également précisé que, dans le cadre de cette réforme, les suspensions pour dopage seraient désormais prononcées seulement par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui étudie actuellement les seuls appels. Cette mesure, ajoutait-il, rendrait le processus moins coûteux et conduirait à une harmonisation entre tous les sports et les pays.
Devant l'ampleur de la tâche, des mesures concrètes vont-elles émerger samedi de ce sommet alors même que le rapport final du professeur McLaren sur le dopage en Russie n'a pas encore été publié ?
Dans une lettre de six pages adressée le 16 septembre aux membres de son instance, Thomas Bach sollicitait en tout cas des "idées et des propositions".
L'AMA, créée en 1999 à l'initiative du CIO, au lendemain de l'affaire Festina, en sortira-t-elle affaiblie ? "Je ne crois pas que la situation soit critique pour l'AMA", assurait fin septembre Olivier Niggli, son directeur.
L'AMA "vient de publier un rapport (McLaren, ndlr) qui a mis en évidence ce qui est probablement l'un des plus grands scandales de dopage et dont la version finale doit être rendue publique fin octobre, début novembre. De plus, les gouvernements soutiennent l'AMA de façon forte et unanime", ajoutait le Suisse, en poste depuis le 1er juillet.