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L'ultra-fondeur français Serge Girard, qui a quitté Paris le 31 janvier pour un tour du monde de plus de 26.000 km en courant, vient de franchir la barre des 6.000 sous une tempête de neige.
"Je suis en forme, pas de bobo à signaler, sinon que j'ai perdu 7 kg depuis le départ, de 64 kg à moins de 57. Il faut que je surveille ça", déclare-t-il par téléphone à l'AFP depuis Cheyenne, au pied des montagnes Rocheuses.
A 62 ans, Girard veut battre le record de l'Australien Tom Denniss (50 ans), qui avait couvert 26.232 km en 622 jours, de Sydney à Sydney du 31 décembre 2011 au 19 septembre 2013.
Parti de Paris, arrivé à Lisbonne en un peu plus d'un mois, le coureur a pris l'avion pour Miami début mars et entamé une longue traversée des Etats-Unis qui doit le conduire à Anchorage en Alaska - via l'ouest du Canada -, mi-parcours de son défi. Il est accompagné par son fils Thomas, en voiture, qui assure régulièrement son ravitaillement
Après trois mois de course quotidienne, hormis deux jours de repos à son arrivée à Miami, Serge Girard a réalisé une moyenne d'un peu plus de 68 km par jour. S'il poursuit ainsi, le record est largement à sa portée: le coureur australien avait signé une moyenne de 42 km quotidiens.
L'ultra-fondeur français a débuté sa longue étape américaine dans la fournaise humide de Floride.
Comme il voulait éviter les grands axes et les grosses agglomérations, il a pris le chemin des écoliers et a tracé sa route, notamment à travers le parc naturel des Everglades, zone de marais et de mangrove, où il était le seul piéton.
- Panthères et alligators -
"Pas étonnant, confie-t-il, car l'endroit est un peu surprenant et dangereux, avec des panthères de Floride dans la forêt et des alligators de belle taille en liberté, qui ont élu domicile dans les marigots."
"J'ai aperçu deux panthères sur ma route et je n'en menais pas large! Je suis aussi passé près de gros lézards de plusieurs mètres qui somnolaient, immobiles comme des troncs d'arbre couchés, sur le bord du chemin."
Ensuite, choc thermique avec son arrivée dans le Wyoming, à l'entrée de la chaîne des montagnes Rocheuses: au menu, tempêtes de neige et chute spectaculaire du thermomètre en dessous de zéro.
"Les gens rencontrés sur le chemin sont bienveillants, curieux, mais surtout interloqués quand je leur dis que j'arrive de Floride en courant. Je ne leur parle même pas de ma première étape européenne Paris-Lisbonne", sourit Girard.
Le coureur français, qui a couvert moins d'un quart de son périple, n'est pas au bout de ses peines.
Si tout se passe bien, après Anchorage, il s'envolera pour l'Océanie (Nouvelle-Zélande, Australie), fera un bout de chemin en Afrique (Afrique du Sud, Namibie), rejoindra Istanbul en avion pour courir jusqu'à Paris et arriver place du Trocadéro, son point de départ, en mars 2017. Après avoir parcouru quatre continents en 400 jours.