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© AFP/Sameer Al-Doumy
Les handicapés syriens engagés dans une compétition en chaises roulantes dans la ville sinistrée de Douma, le 8 septembre 2016
A des milliers de kilomètres de Rio de Janeiro où se tiennent les Jeux paralympiques, des mutilés de la guerre en Syrie ont participé jeudi à une course en fauteuil roulant à Douma, ville soumise à un siège du régime depuis 2013.
Dans une ambiance bon enfant, une dizaine de jeunes hommes et d'hommes âgés handicapés ont pris part à cette compétition dans ce fief de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad, près de Damas, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Certains ont les pieds ou les jambes amputés, d'autres ont la partie inférieure du corps paralysé, à la suite des tirs et des bombardements qui frappent la ville au quotidien.
© AFP/Sameer Al-Doumy
Des mutilés de la guerre syrienne au départ d'une course paralympique à Douma, près de Damas, le 8 septembre 2016
C'est la première fois qu'un tel évènement se produit à Douma, les organisateurs ayant profité d'un miraculeux moment de répit dans les bombardements. Il coïncide avec les Jeux paralympiques de Rio, jusqu'au 18 septembre, auxquels participe la première équipe de réfugiés paralympiques, dont un nageur syrien, Ibrahim al-Hussein.
Les athlètes d'un jour ont attendu avec impatience le signal de départ avant de s'autopropulser à toute allure sur leur fauteuil, sous les regards de curieux sur le bord de la route, dont de nombreux enfants.
Le but de cette compétition est de "chercher (un sens) à (notre) vie et de (nous) remonter le moral", explique à l'AFP Mohammad al-Cheikh, un paralytique âgé d'une vingtaine d'années.
- 'Surmonter le handicap' -
"Nous espérons qu'il y aura davantage d'activités de ce genre. Tant qu'on peut utiliser notre cerveau, on peut surmonter notre handicap physique", affirme de son côté Abou Ahmad trentenaire, également paralysé.
Tous les participants sont vêtus de T-shirt blancs frappés du nom de l'association al-Wafa, qui a organisé l'évènement.
"On a apporté des soins à ceux qui ont été touché à la moelle épinière et on les a entraînés à utiliser des chaises roulantes", indique Abou Ali, le directeur d'Al-Wafa qui offre notamment un soutien psychologique à 200 handicapés de Douma.
"On espère organiser d'autres activités pour que ces gens se sentent utiles", ajoute-t-il.
D'après le centre médical de la ville de Douma, il y a eu au moins 126 cas d'amputations entre août 2015 et juillet 2016. Les bombes à sous-munition larguées sur cette ville et d'autres sont particulièrement dangereuses car elles touchent la partie inférieure du corps.
Les photographes de l'AFP dans la ville ont pris des clichés de milliers de blessés, dont de nombreux enfants, à la suite des raids meurtriers et destructeurs qui s'abattent sur la cité.
Douma est située dans la Ghouta orientale, un des derniers bastions de la rébellion en Syrie.
Selon l'ONU, près de 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées du pays, ravagé depuis plus de cinq ans par une guerre qui a fait plus de 290.000 morts.