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Carlo Ancelotti, le 18 octobre 2016 lors d'une séance d'entraînement à Munich
Le Bayern Munich version Carlo Ancelotti, invincible en début de saison, traverse depuis trois semaines une crise de confiance, mal venue à l'heure de recevoir le PSV Eindhoven mercredi en Ligue des Champions (20h45).
Plus encore que les résultats -- une défaite (à Madrid contre l'Atletico) et deux nuls consécutifs --, c'est la manière qui inquiète, et l'apparent manque d'investissement de cette équipe de stars taillée pour remporter la compétition européenne. Comment expliquer cette baisse de régime ?
. La décompression 'post-Guardiola'
L'ex-entraîneur du Bayern parti à Manchester City tenait ses joueurs dans un corset tactique très rigoureux, et rectifiait en permanence les positions sur le terrain en cours de match. Ancelotti leur laisse beaucoup plus d'autonomie.
"C'est bien de laisser la bride sur le cou aux joueurs, mais si l'entraîneur se rend compte que ça ne fonctionne pas, il doit raccourcir la bride", estime Lothar Matthäus, ballon d'or 1990 et ancien du Bayern.
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Le capitaine du Bayern Philipp Lahm, le 28 septembre 2016 à Madrid à la fin du match face à l'Atlético (défaite munichoise 1-0)
Les joueurs auraient-ils perdu sous Guardiola la capacité de se gérer eux-mêmes lorsque la situation devient critique en cours de match? "Je crois que chacun est conscient que liberté signifie aussi confiance", répond le capitaine Philipp Lahm. "Chacun devrait être capable de gérer une situation dans laquelle on nous fait confiance (...) Il est important aujourd'hui que chacun prenne ses responsabilités", ajoute-il.
. Le syndrome du drapeau blanc
Après huit victoires consécutives, toutes compétitions confondues, en ouverture de la saison, le Bayern semble s'être endormi sur ses lauriers.
"Il faut bien se mettre dans la tête que toutes les équipes qui jouent contre nous ne vont pas hisser le drapeau blanc dès le coup d'envoi", a fulminé le patron du Bayern Karl-Heinz Rummenigge après le match nul à Francfort.
"Certains joueurs ont peut-être pensé que c'était trop facile", estime Matthäus, "et quand on gagne des matches comme ils l'ont fait en début de saison, on se dit, +Pourquoi faudrait-il se faire mal!+ Mais il faut se faire mal, il faut jouer vite, il faut aller dans les duels, pour obtenir ces résultats. L'entraîneur doit s'en rendre compte, et agir".
. Les absents et les décevants
Les absences de Vidal, Ribéry et Lewandowski, notamment, ont pesé lourd samedi contre Francfort (2-2).
Mais d'autres cadres, présents sur le terrain, ne jouent pas à leur meilleur niveau depuis quelques matches, à l'image de Lahm, Alaba ou Alonso. En Bundesliga, Robert Lewandowski, l'assurance-buts du Bayern, n'a plus marqué depuis le 17 septembre, et Thomas Müller est toujours à zéro cette saison.
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Renato Sanches lors du dernier entraînement du Bayern avant le match face à Eindhoven, le 18 octobre 2016 à Munich
Quant aux jeunes pépites Kingsley Coman et Renato Sanches, ils sont pour l'instant très loin des espoirs placés en eux. Coman n'a pas retrouvé son niveau de l'an dernier. Et Sanches, arrivé à l'intersaison auréolé du titre de meilleur jeune joueur de l'Euro-2016, n'a toujours rien montré sous son nouveau maillot.
Interrogé sur la possibilité de mettre des joueurs sur le banc après des prestations médiocres, Ancelotti a répondu mardi: "C'est l'attitude qu'il faut changer, pas les joueurs."
. La gestion 'Ligue des Champions' d'Ancelotti
Ancelotti, vainqueur de trois Ligues des Champions comme entraîneur, sait parfaitement que les équipes dont le pic de forme se situe en fin d'année se retrouvent rarement en finale de la compétition européenne en mai.
"Je crois qu'il est trop tôt pour employer le mot crise, dit-il, tous les ans nous avons ce type de problème, en octobre, ou en janvier-février. Il faut juste être patient, garder confiance."
A condition évidemment de ne pas se mettre en danger en Bundesliga ou en phase de poule de Ligue des Champions. En championnat, le Bayern est en tête, mais en Ligue des Champions, après la défaite à Madrid, une victoire contre Eindhoven mercredi à domicile est impérative.
Le coach italien sait qu'il sera jugé au final sur sa capacité à ramener à Munich "la coupe aux grandes oreilles", ce que son prédécesseur Guardiola n'a jamais pu faire en trois saisons.