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© AFP/Olivier Morin
Les joueurs de l'AC Milan fêtent le but de Sulley Muntari face au FC Barcelone, le 20 février 2013 à San Siro.
L'AC Milan a donné une leçon d'efficacité au FC Barcelone (2-0), qui a monopolisé pour rien le ballon pendant 90 minutes, mais lâché par un Lionel Messi transparent, mercredi à Milan en 8e de finale aller de Ligue des champions.
Dominer ne sert à rien, il faut marquer. Le Barça devra méditer ce théorème du football italien pour le match retour, le 12 mars au Camp Nou. Car sans les inspirations du soliste argentin, il s'est compliqué la route vers un nouveau triplé.
Milan, ultra-défensif, a marqué sur un de ses rares ballons grâce à Kevin-Prince Boateng (57), et a dégoûté les Catalans d'un second but en contre, signé Sulley Muntari (81).
Le premier est entaché d'une main - involontaire - de Cristian Zapata. Sur une frappe puissante de Riccardo Montolivo après une combinaison sur coup franc, le Colombien a touché le ballon, bras écarté, qui est revenu dans les pieds de Boateng, dont la frappe du gauche a trompé Victor Valdès.
Le Ghanéen, petit à petit de retour vers la grande forme, avait déjà marqué un but d'anthologie lors du match de poules entre les deux équipes la saison dernière, gagné 3-2 par le Barça à Milan.
Les Barcelonais ont râlé pour la main de Zapata, et Gerard Piqué a même écopé d'un avertissement.
Milan a frappé une seconde fois, quand le Barça poussait pour égaliser, un but amené par Mbaye Niang (18 ans), relayé par le nouveau héros local, Stephan El Shaarawy, et signé Muntari.
Pour son premier match de Ligue des champions, le jeune français, entré pour le dernier quart d'heure à la place d'un Giampaolo Pazzini épuisé, a servi avec beaucoup de sang froid El Shaarawy, et le "Pharaon" a parfaitement préparé la volée du gauche de Muntari.
Malgré leur possession de balle deux tiers-un tiers, les Catalans n'ont vraiment tiré au but qu'à la 76e, une frappe d'Andrès Iniesta de peu à côté du poteau.
Les tifosi avaient placé ce choc aux vingt coupes d'Europe (9 pour le Milan, 11 pour le Barça) sous le signe de l'histoire, rendant hommage au fondateur du club, l'Anglais Hubert Kipling (en 1899), en déployant avant match un immense portrait recouvrant la Curva Sud.
Mais c'est surtout l'histoire du "catenaccio" que les Milanais ont illustrée, défendant parfois à dix sur une bande de dix mètres devant la surface de Christian Abbiati.
Massimiliano Allegri avait choisi la même technique qu'au match aller en quarts de finale l'an dernier (0-0): attendre, reculer, et piquer très vite en contre.
Le Milan n'a pas opté pour le marquage individuel sur Lionel Messi, surveillé collectivement et alternativement, par Massimo Ambrosini et Muntari en premier rideau, et la charnière Philippe Mexès-Zapata en second.
© AFP/Olivier Morin
La déception de la star du FC Barcelone Lionel Messi à l'issue du match perdu face à l'AC Milan, le 20 février 2013 à San Siro.
Les "Rossoneri" s'étaient déjà créé la meilleure occasion de la première période, gâchée par un contrôle bêtement trop long d'El Shaarawy sur une contre-attaque qui devait le conduire au duel avec Valdès (16). Sur le corner suivant, une demi-volée de Boateng a frôlé le cadre.
Le Milan a reculé de plus en plus, la configuration attaque-défense frôlant parfois la caricature.
Mais Messi n'y était pas, étouffé par la cage. Ses tentatives de dribbles se sont fracassées sur les barreaux, et il a envoyé un coup franc complètement dans les gradins (63).
Signe de leur absence de sérénité, les Catalans n'ont pas rendu le ballon après un contact violent entre Carlès Puyol et Pazzini à l'heure de jeu qui allait profiter à l'attaquant rossonero. Les Catalans ont déclenché une gigantesque bronca de San Siro pour ce manque de fair-play.
Le Milan, lui, a parfaitement préparé son derby contre l'Inter dimanche. San Siro n'a pas fini de vibrer.