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Lors de la finale de la Ligue des champions féminine OL-Paris SG, la technique de la défenseure lyonnaise Griedge M'Bock Bathy
Deux clubs du pays en finale de Ligue des champions féminine: l'événement, inédit, a permis à la France de montrer ses progrès et son savoir-faire, même si l'opposition entre l'Olympique lyonnais, vainqueur aux tirs au but (0-0 a.p; 7 t.a.b à 6) et le Paris SG, n'a pas été spectaculaire.
"A nos yeux, la Fédération française et les clubs français font un super boulot", a salué le président de l'UEFA Aleksander Ceferin le jour du match, jugeant que la France était "un modèle pour les autres pays, clairement. Quelques pays font vraiment du bon boulot, comme l'Allemagne et la Suède."
A la veille de la finale, l'ancienne internationale Marinette Pichon, venue commenter le match pour le diffuseur France Télévisions, ne boudait pas son plaisir: "c'est une émotion vraiment particulière, parce que ça veut dire que le travail de la FFF et des clubs paient."
- 'Retombées top' -
La genèse de cette métamorphose, selon elle? "La campagne 2011 et le plan de féminisation de la FFF, qui porte enfin ses fruits. Je crois que les districts et les ligues l'ont relayé de fort belle manière, et que les retombées sur le terrain sont juste top."
En 2011, le président de la FFF Noël Le Graët constate que la France est "complètement décalée" en la matière. "On prenait des raclées partout et l'équipe de France jouait sur des terrains où il n'y avait pas grand monde...", exposait-il à l'AFP en mars.
"Maintenant, c'est en marche", avait-il poursuivi. "Les dirigeants ont compris qu'ils devaient avoir une section féminine". En la matière, il est un modèle unanimement salué: Jean-Michel Aulas.
Le dirigeant lyonnais pouvait plastronner dans les couloirs du Cardiff City FC stadium jeudi soir: précurseur en la matière, il a fait de son Olympique lyonnais une redoutable machine à remporter des titres, nationaux et continentaux.
Jeudi, l'OL a égalé le record de titres de Ligue des champions (quatre) établi par Francfort: un club français qui rattrape le modèle allemand, le symbole est fort.
La France reste toutefois loin derrière l'Allemagne en terme de licenciées: la fédération allemande de football compte aujourd'hui 6,889 millions de licenciés, dont 1,095 millions de femmes.
Ce ratio d'1/6e, en augmentation de 35% sur la période 2011-2015, a de quoi faire saliver la FFF: sur les 2,106 millions de licenciés qu'elle-même revendique, les licenciées ne sont que 103.276 en 2015/16, soit un ratio d'environ... Une sur 20.
- Effet Coupe du monde attendu -
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Un duel entre internationales françaises qui vaut un carton jaune à la Parisienne Eve Perisset, sous maillot bleu, face à l'attaquante lyonnaise Eugénie Le Sommer
Malgré tout, l'engouement autour du football des filles ne semble pas prêt de retomber. A Cardiff, 22.433 personnes s'étaient déplacées pour assister à la finale opposant deux équipes françaises. En France, 2,69 millions de personnes ont regardé le match sur France 2, chiffre à mettre en perspective avec les 3,42 millions qui ont regardé la finale de Coupe de France PSG-Angers le 27 mai.
"Dans les deux formations, il y a des joueuses étrangères, donc ça veut dire que le niveau" en France "est intéressant", estime aussi Marinette Pichon auprès de l'AFP. "Quand on a Alex Morgan, la star de sa sélection américaine, qui évolue dans le championnat français, ce n'est pas rien, c'est qu'il y a eu un vrai travail réalisé."
Et puis la FFF croit fermement à un effet Coupe du monde: "On a la chance d'organiser la Coupe du monde en 2019, on va beaucoup parler du foot féminin, largement augmenter le nombre de licenciés", a estimé Noël Le Graët, saluant le bon travail de Lyon, mais aussi du Paris SG et de Montpellier.
Et de tracer les pistes pour poursuivre ces accomplissements: une médaille pour l'équipe de France lors de l'Euro-2017, et la formation de staffs féminins. En tout cas, "ça va être très intéressant dans les années à venir".